Très remarqué au Festival de Sundance 2010, Winter’s Bone impressionne par l’ambiance poisseuse dans laquelle semble se débattre en vain cette jeune fille condamnée. Pourtant, le scénario, vite répétitif, ennuie avant de se résoudre bien artificiellement.
Synopsis : Ree Dolly, 17 ans, vit dans la forêt des Ozarks avec son frère et sa soeur dont elle s’occupe. Quand son père sort de prison et disparaît, elle n’a pas d’autre choix que de se lancer à sa recherche sous peine de perdre la maison familiale, utilisée comme caution.
Ree cherche son père, interroge tous ceux qu’elle connaît, tous plus hostiles les uns que les autres. Personne ne veut l’aider et la quête semble vouée à l’échec. Ree est seule et ne peut pas s’en sortir, elle prend des coups et ne s’en relèvera pas.
L’enquête policière patine et on se dit qu’on n’en saura pas plus. Et pourtant, quand l’intrigue semble cadenassée, tout se résout d’un coup; miraculeusement, les gens frappent à la porte de Ree pour l’aider. Qu’ils l’aident n’est pas le problème en soi, mais pourquoi ne pas l’avoir fait plus tôt?
Winter’s Bone s’acharne pendant une heure à nous démontrer que personne ne veut aider Ree. Et quand le film arrive à ses fins, ne sachant comment se dénouer, il retourne sa veste et annule tout ce qu’il avait construit durant cette première heure. Ree lutte pendant tout le film, sa lutte est parfaitement inutile mais finalement, ses efforts seront couronnés d’un succès bien artificiel. Winter’s Bone manque de cohérence et du coup, d’intérêt. Toute la belle mécanique de la misère finit par sonner faux, la faute principalement à une intrigue mal construite.
Note : 3/10
Winter’s Bone
Un film de Debra Granik avec Jennifer Lawrence, John Hawkes et Kevin Breznahan
Drame – USA – 1h40 – Sorti le 2 mars 2011
Grand Prix du jury et meilleur scénario au Festival de Sundance 2010