Une nouvelle enquête de Philip Marlowe, dans une station de montagne, en cet été torride de 1943, à une heure de Los Angeles.
Derace Kigsley, riche propriétaire des parfums Gillerlain, mandate notre héros pour retrouver sa femme, Crystal, partie au Mexique depuis un mois pour épouser un gigolo, et qu’il redoute de voir embringuée dans une sale affaire.
Philip Marlowe prend pour point de départ le chalet du couple. Mais il ne va pas tarder à découvrir un premier cadavre, qui a séjourné dans le lac pendant un mois : celui de l’épouse du gardien de la propriété, une jolie blonde disparue elle aussi, le même jour que Crystal, après une dispute avec son ours de mari Bill Chess. Marlowe va interroger Lavery, l’amant, mais rapidement, il va le retrouver mort lui aussi. Pourquoi ? A première vue, un crime de femme, car il a été tué par balles dans sa baignoire et qu’il a fallu quatre balles pour l’abattre….Les deux affaires seraient-elles liées ? Quel rôle Kingsley et sa jolie secrétaire Miss Fromsett, jouent-ils réellement ? Quel rapport y a-t-il avec le sulfureux docteur Almore qui habite juste en face de la maison du gigolo qui fut aussi l’amant de Miss Fromsett ?
La trame du polar est implacable et on découvre petit à petit des ramifications inattendues…la drogue, les flics pourris et cogneurs de la petite ville de Bay City, mais il y a aussi des policiers honnêtes, un super shérif de montagne très habile au pistolet et très soucieux de sa réélection, Patton. Marlowe va se faire tabasser, comme à l’accoutumée, mais il dénoue les fils de cette intrigue avec brio. Shéma classique. Les descriptions d’intérieurs sont absolument remarquables, les réparties des dialogues ciselées. J'adore la foule de personnages secondaires. Précisons que la traduction par Boris et Michèle Vian y est sans doute pour beaucoup, et elle reste très actuelle. De quoi donner une furieuse envie de lire un nouvel épisode de la saga du privé Marlowe.
Hollywood n’a pas tardé à tirer un film de ce polar, en 1947. C’est la première fois que l’on y utilise la technique de la caméra subjective. Comme dans le roman, c’est Philip Marlowe le narrateur et c'est lui qui tient la caméra, à savoir le réalisateur Robert Montgomery, dont on ne voit que le reflet dans un miroir.
La Dame du Lac, The Lady in the Lake, par Raymond Chandler (1943), publié en France en 1949 chez Gallimard, en édition de poche chez Folio policier : 5,70€.