Que s’est-il passé en février 2003 durant cet entretien accordé par un ancien ministre à une journaliste stagiaire ? Le parquet de Paris vient d’ouvrir une enquête préliminaire qui déterminera de la suite à donner à la plainte déposée par Tristane Banon. Quant aux avocats de Dominique Strauss-Kahn –à nouveau mis en cause dans une autre affaire d’agression sexuelle après celle du Sofitel, ils n’ont pas tardé à réagir en intentant également une action en justice pour dénonciation calomnieuse. Le risque pour l’accusatrice ? Cinq ans de prison si aucune charge ne devait être finalement retenue contre l’ex-dirigeant du FMI.
Ce mercredi matin, c’était au tour d’Anne Mansouret, mère de la plaignante et élue socialiste, d’apporter son témoignage à la police et ce, au lendemain d’une audition similaire qui aura duré plus de cinq heures pour sa fille. L’enjeu dépasse ici la rubrique des faits divers : au-delà de la clarification de l’altercation qui se serait produite entre Tristane Banon et Dominique Strauss-Kahn, c’est tout un système -basé sur la connivence et l’impunité d’initiés solidaires- qui risque d’être ainsi exposé en pleine lumière.
Oumma publiera bientôt un décryptage multimédia (textes, sons et vidéos) à propos de ceux qui ont su et se sont tus. Politiques, journalistes, éditeurs : ils ont été nombreux, dans le microcosme parisien, à connaître et à relativiser la rumeur d’une agression sexuelle commise par un prétendant à l’Elysée. Parmi ceux-là, certains ont dorénavant perdu la mémoire tandis que d’autres, à l’inverse, prétendent avoir été les seuls à enquêter antérieurement sur l’affaire. Rarement un fait d’actualité aura été aussi riche en interventions tragicomiques, entre amnésies soudaines et affabulations discrètes. En attendant la mise en ligne de notre tentative de démystification, voici, d’ores et déjà et à l’instar d’une bande-annonce, le teaser en images -dont certaines sont inédites- de cet article spécial, à découvrir prochainement sur Oumma.com.