La Gazette des communes est un puits d'information. Elle nous apprend, dans sa dernière livraison, que 93 % des Français sont hostiles au cumul des mandats et qu'une importante majorité s'oppose au cumul des indemnités de fonction. Cette information ne m'étonne pas. Le cumul des mandats est une tare du système démocratique. Et même si au Parti socialiste, le non cumul doit devenir la règle, ils sont nombreux les élus qui multiplient les fonctions, les titres et les indemnités. Le député René Dosière croyait avoir gagné sur le front de l'écrêtement mais l'Assemblée nationale, impulsée par le gouvernement est revenue — fait extrêmement rare — sur une décision de la commission paritaire sénateurs-députés qui avait décidé de supprimer le reversement du trop plein aux collègues, amis, compagnes, épouses…comme à Louviers par exemple.
D'ailleurs, le maire de cette ville, président de l'agglomération Seine-Eure ne s'est jamais caché du fait qu'il considérait le cumul des mandats comme un cumul d'indemnités jugé par lui légitime compte tenu du temps passé et de la hauteur des responsabilités. Il est bien évident que personne n'a le don d'ubiquité et que des élus surbookés peuvent souffrir de stress, d'indifférence, de laisser-aller, voire de lâcheté face à certains dossiers techniques nécessitant du temps et des compétences. François Loncle, député, un temps cumulard, s'est rendu compte de son erreur. Il est aujourd'hui favorable au mandat unique surtout pour un parlementaire. Ce qui ne l'empêche nullement d'établir des liens forts avec les habitants des villes et villages de sa circonscription et d'être aussi efficace ici qu'au Palais Bourbon. S'il est devenu un spécialiste de la politique étrangère (notamment africaine) c'est aussi parce qu'il a le temps d'établir des liens avec les dirigeants des pays étrangers. Comment ferait-il s'il devait également assumer des responsabilités régionales, départementales ou locales ?
La Cour des comptes, dans une étude récente sur la vidéosurveillance, a rendu des conclusions très négatives à l'égard du contrôle, du financement, de l'utilité de l'outil. Elle appelle le gouvernement à revoir ses engagements financiers dans le domaine eu égard au très faible rendement de la vidéosurveillance. Il s'agit, rappelons-le, d'un procédé de « sécurisation » très discutable sur le plan éthique et finalement très discuté sur le plan technique. La Cour des comptes ne sous-estime pas le rôle que peut jouer la vidéosurveillance dans certains cas très ciblés et très spécifiques, elle juge qu'à vouloir généraliser le procédé, on se trompe en ne mettant pas en place des organismes de contrôle adaptés. Dans une période de restriction budgétaire, comment accepterait-on de payer des gens à surveiller des écrans 24 heures sur 24, écrans sur lesquels il ne se passe rien…ou presque. La vidéosurveillance a connu sa période faste lorsqu'elle a été lancée…mais comme les Anglais, on en revient et finalement, on juge que la présence humaine est irremplaçable quand il s'agit de prévenir, de dissuader ou de sanctionner.
Je découvre une offre d'emploi sur le site de Pôle-emploi qui ne manque pas de m'intriguer. La ville de Louviers cherche un directeur ou une directrice de médiathèque. Elle y expose le profil de l'emploi en insistant sur l'équipe et la multiplicité des tâches à remplir. Jusqu'ici tout va très bien. Mais quand on prend connaissance du salaire offert — 1800 euros mensuels — on se demande quelle perle rare accepterait de postuler pour une fonction de responsabilité, d'animation, de création aussi parfois, pour un salaire très moyen s'agissant de la fonction. Je me demande si le radinisme doit être érigé en mode de gouvernance ? A moins que « la première ville culturelle de l'Eure » (dixit le maire) considère la médiathèque comme un équipement de seconde zone…