Mercredi matin, évidemment, il n'y avait aucun feu à Vermala. Les pompiers n'étaient pas réellement sur le terrain. Les membres de l'EMIC par contre fonctionnaient comme "pour-de-vrai", évaluant les risques de ce feu que l'on imaginait avançant sur le haut de la station d'Est en Ouest. A 10 h 30, c'est une vraie conférence de presse qui s'est tenue au centre de congrès, en présence de la Conseillère d'Etat Esther Waeber-Kalbermatten. La cheffe du Département de la sécurité, des affaires sociales et de l'intégration (DSSI) a suivi de près l'évolution de l'exercice.
Conférence de presse mercredi matin. De g. à dr: Jörg Romgang (EMIC), la Conseillère d'Etat Esther Waeber-Kalbermatten, Eric Kamerzin (président Commission intercommunale Feu/Pci), Claude-Alain Roch (Chef Service cantonal de la protection de la population) et le Div. Roland Favre (Commandant de la Région territoriale 1)
A 17 h 30, les hommes et femmes allaient devoir réellement exercer le scénario sur le terrain.
A l'Etat Major, on avait depuis le matin joué le jeu de la fermeture de la route de Vermala et celle des Hauts-de-Crans, avec mise en place de barrages routiers sur les différents accès à Crans-Montana, pour ne laisser passer que les habitants.
Décision avait été prise dans la journée d'évacuer les immeubles des Hauts-de-Crans, puis les chalets de Plans-Mayens.
Quels moyens cela implique? Comment informer les habitants? Comment avertir les touristes en vacances d'été à Crans-Montana? Comment relever les sapeurs-pompiers que l'on imaginait sur le terrain depuis 5 h 30 du matin? A-t-on assez d'eau? Où loge-t-on les personnes évacuées? Que fait-on avec les chiens du Clébar Palace? Il faut penser à parer au plus pressé tout en anticipant ce qui pourrait arriver.
L'EMIC décrète avoir besoin de l'aide de l'armée, et fait appel au militaires du bataillon de la Région territoriale 1.
Dans l'après-midi, c'est pour de vrai que le Capitaine Suarez arrive à la Maison du feu. Tout le monde joue le jeu. Les sapeurs pompiers sont vraiment là aussi. On va exercer un réel déploiement sur le terrain ce soir. Le Chef d'Etat Major annonce que Crans-Montana a besoin des militaires et de leurs équipements pour aider au transport de l'eau jusqu'à Plans-Mayens, eau puisée dans le lac de Chermignon. On a besoin d'éclairage aussi, la nuit sera longue. L'armée peut aider à repérer les feux dans les souches. Des hommes supplémentaires seraient nécessaires pour relever les polices municipale et cantonale qui filtre le trafic routier.
L'eau sera réellement puisée dans le lac de Chermignon, amenée jusqu'à Plans-Mayens, les pompiers dérouleront leurs tuyaux jusqu'à l'Arnouvaz, et arroseront vraiment le secteur vers l'antenne Swissgrid qu'il s'agit impérativement de protéger du feu. L'hélicoptère ne décollera toutefois pas, la météo ayant contraint l'annulation de cette partie de l'exercice, même si le ciel s'est dégagé en soirée.
L'exercice devait permettre de tester et améliorer la bonne coordination des forces de sécurité civiles et militaires. Au final, lors du briefing en fin d'exercice, on savait qu'il y aura des enseignements à tirer, mais si le feu s'était vraiment déclaré ce mercredi à Crans-Montana, le déploiement des secours aurait fonctionné.
L'armée installe à Plans-Mayen ce qu'il faut pour acheminer l'eau du lac de Chermignon vers l'Arnouvaz.
En peu de temps le bassin est rempli. A quelques mètres, de l'eau serait éventuellement disponible aussi à la sortie du tunnel de Mont-Lachaux.