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Etat chronique de poésie 1268

Publié le 14 juillet 2011 par Xavierlaine081

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1268

A Toi, mon fils 

Nos larmes roulaient dans le caniveau d’un midi torride

Tu rêvais me battre de n’avoir pas entendu ta longue plainte

Du moins le croyais-tu

.

Tu criais ta rage de n’avoir pas choisi de vivre

Ta volonté farouche de ne pas être de ce monde

Tu serrais tes petits poings sur le sentier de l’école

Sous un soleil de plomb nos pleurs séchaient sitôt émis

*

Que de raison de douter

Mon fils

Mon âme

Mon ultime soupir

.

Que de raisons de ne pas vouloir être du voyage

Quand faux s’inscrivent les propos au regard de la vie

.

Mon œil qui ne peut rien voir sans entrer comme par effraction

Au plus intime de l’être et des ruisseaux de ce temps

Mon œil qui pleure si souvent en dedans

Devant le massacre délibéré de toutes beautés

Et ma bouche marmonnait un bonjour courtois et faux

Répondant au sourire d’un ami de passage

.

Mon pas ne fut jamais si lourd qu’en cette heure précise

Où tu levas ton petit poing dans l’azur implacable

Ma révolte ne fut jamais plus profonde qu’à t’entendre m’accuser de t’avoir fait vivant

*

Je repartais seul

Car nous sommes toujours seuls devant la détresse

Rien ne peut effacer l’orage et la dévastation

.

Ne reste que cicatrice sur mon front

Où tes doigts errent

Cherchant à lire l’illisible

*

Plus que cri déchirant à lancer

A la gueule des indifférents

Des veules et des cupides

Plus que pavés à lancer dans la mare des mensonges

Des crimes et des assassinats

.

Que vaut un monde devant la détresse d’un enfant

Que vaut ma peine et ma vie devant ses refus obstinés

Tellement vrais

Tellement justes

*

Plus que cri

Nous ne pouvons être que cri

.

Manosque, 11 juin 2011

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