12 juillet 2011. Premier jour du festival des Francofolies 2011. Après le coplateau Mesparrow/François And The Atlas Mountains c'est au tour du trio chouchou Twin Twin et du duo de Brigitte de s'installer au théâtre Verdière. Deux dates seulement sont combles pour le festival : la soirée de clôture avec de grosses têtes d'affiche et celle-ci. Il faut dire que l'affiche réunit deux groupes qui font le buzz. Dans la salle de presse et alentours, tout le festival ne parle que des Twin Twin, partout...c'est assez fou.
Dans la salle, les derniers préparatifs sont sérieux, la tension est palpable : c'est la première fois que les Twin Twin présentent leur set avec projections vidéos et la rencontre avec le public des Francofolies sera une sorte de test les confrontant à un public varié qui est peut être moins familier que le public parisien de ce genre de formation qui propose des sets qui tiennent presqu'autant de la performance scénique que du concert.
Le concert délivrera comme chaque fois une dose considérable d'énergie communicative. Si les places assises ne portent pas spontanément le public à remuer celui-ci finira par se laisser embarquer par les invitations des trois musiciens et Vive La Vie et No Fun seront l'occasion de faire danser tout l'auditoire, conquis par l'ambiance survoltée installée par le trio déjanté.
Les Brigitte s'installent ensuite. Elles m'avaient conquise avec leur album, je n'avais qu'une hâte, les voir enfin sur scène. C'est chose faite. Après les avoir croisées fidèles à elles même sur le village des Francos, robes longues vintage(s?) et look soigné (make up, cheveux : tout est parfait), j'étais un peu tendue avant qu'elles n'entrent en scène. Un peu peur d'être déçue.
Au contraire, le duo n'a fait que confirmer tout le bien que j'en pensais...Dès l'entrée en scène, parfaitement théâtralisée où elles arrivent entièrement couvertes d'une cape dont le capuchon masque même leurs visages respectifs jusqu'au final particulièrement intense, les Brigitte ont tout bon.
Quand elles tombent la cape intégrale c'est pour révéler deux robes toutes couvertes de sequins argentées très glam'. Aurélie (la blonde) porte un modèle au décolleté plongeant devant et fendue haut sur la cuisse (aux 3/4) tandis que Sylvie (la brune) porte un modèle ras du cou mais au décolleté vertigineux dans le dos, souligné par une ligne de perles centrale du plus bel effet. Sa robe est aussi fendue haut sur la cuisse. Les deux beautés sont perchées sur 12 cm. Pour avoir testé (souviens toi c'était là) je leur dois le respect : elles vont se trémousser comme si de rien n'était.
Entre presque chaque morceau, une transition est prévue, servie avec une attitude pleine de classe qui contraste drôlement avec le propos. Exemples : Pour annoncer "Big Bang (Au pays des candides), Aurélie annonce "Brigitte aime qu'on lui raconte le soir des histoires de gangsters, des histoires de voyous", quand le batteur, le guitariste et le bassiste les quittent le temps d'un morceau, Sylvie annonce "Au revoir les garçons....puis l'oeil fripon "Brigitte n'a besoin de personne"" alors que pour introduire "La vengeance d'une louve" on entend un surprenant "Des fois, Brigitte te casse ta gueule" alors qu'avant la reprise ultra sexy de Ma Benz (du suprême NTM), elle annonce avec aplomb "Brigitte nique ta mère". Le morceau se terminera sur une longue plage instrumentale électrisante d'une intensité saisissante qui, associée aux flashs qui enveloppent la salle d'une lumière stroboscopique, en met plein la vue au public. Et enfin, quand les dernières notes du set s'éteignent c'est Sylvie qui prend le micro "Maintenant, Brigitte se casse".
Si Brigitte fait sourire, Brigitte sait aussi te faire pleurer. Ou presque. Quand le duo interprète les textes poignants de "Quel beau dimanche" ou "j'veux un enfant" c'est devant un public recueilli, dont le silence absolu témoigne de l'extrême attention.
Sur "Et Claude François" c'est une mise en scène autour du bassiste qui surprend. Les deux chanteuses l'entourant et jouant avec lui façon comédie musicale old school, toujours très classes. Niveau paillettes et choré, Brigitte assure.
Pour de nombreux titres dont le très blasphématoire "Jesus sex symbol" le public se lève et danse avec elles. D'abord lascives sur le début du morceau, le duo termine par une danse tribale d'autant plus spectaculaire que les hauts talons sur lesquelles elles sont juchées rendent l'exercice périlleux. Elles s'en tirent parfaitement.
La fin du concert sera paroxystique, toute la salle termine debout, grisée par l'intensité de l'instant.
Le rappel permettra d'entendre une version a capella de "Encore un verre" puis une reprise diaboliquement catchy, pour laquelle elles seront rejointes par "leurs hommes" (Yann, Grégory et Benoit) de "The eye of the tiger" qui révèlera que l'accent déplorable révélé sur "english song" n'est qu'un effet de mise en scène.
Sexys et déchainées, les Brigitte achèvent de séduire l'assemblée qui en redemande mais il faut s'y résoudre, le concert est terminé...
C'est vraiment à contre coeur qu'on les quitte, les Brigitte.