Entendu l'autre jour dans la bouche d'un grand patron du CAC 40 : "L'immobilisme, c'est la faute des profs qui enseignent des thèses marxistes en économie, et des journalistes qui ne parlent que des mauvaises nouvelles".
L'immobilisme : entendez la résistance à la "thérapie de choc" à laquelle les Economistes Sérieux entendent soumettre malgré elles les populations déjà précarisées à la faveur de la crise actuelle. Pourtant comment ne pas comprendre que les classes moyennes hésitent encore un peu devant le divin projet d'aller vendre tous leurs biens à l'encan juste pour pouvoir survivre, dans un état policier qui ne leur laissera plus aucune occasion de manifester leur mécontentement ?
Ce qui empêche encore la réalisation de ce paradis sur terre : les profs et les journalistes. Ce sont eux qui propagent un mauvais esprit frappé de cette "tarre spécifiquement française : l'usage de la critique" (sic). Ce sont donc eux les coupables tout désignés. On voit bien sur quel plan se pose le problème des Economistes Sérieux : celui de la propagande. Du climat d'idées. D'où cette remarque : la "thérapie de choc" n'est pas un fatum, un destin contre lequel on ne peut rien, ainsi qu'on le prétend. Elle est au contraire, fondamentalement, une idéologie.