étape 10 - Aurillac Carmaux 158 km
Philippe Gilbert et Thomas Voeckler placent une mine** à Carmaux - ** (©jaja)
Pour les nuls : placer une mine, c'est lancer un démarrage fulgurant
Classique échappée du matin qui n'avait aucune chance, mais Marcato (le combatif du jour), a fait le job en prenant presque tous les points du grimpeur, pour protéger le héros d'avant-hier, Hoogerland (qui a fini dans les temps déguisé en momie, avec ses 33 points de suture et ses innombrables pansements. Seul a manqué le point de la dernière côte que Voeckler s'est adjugé : il pense au maillot de grimpeur, ou il voulait juste remplir la tirelire de l'équipe ?
Un truc que je n'ai pas pigé. Dans la poursuite, Evans a fait rouler ses équipiers à fond derrière... Gilbert et Voeckler. De quoi avait-il peur ? Les BMC sont certes costauds, ils l'ont prouvé, mais ils laissent une débauche d'énergie assez incompréhensible.
Hoogerland a reçu une ovation monstre lors de son passage sur le podium. Rarement aussi méritée. Flecha, très dignement, a refusé son prix de la combativité désigné ex aequo suite à la gamelle assassine d'avant-hier.
Les grohkonneries du jour.
1/ Sur des forums, ici ou là - Des crétins reprochent à Voeckler de ne pas avoir mis pied à terre pour aider Hoogerland, après la chute provoquée par la voiture assassine. Est-il secouriste ? Il y a une situation, dans laquelle un coureur doit s'arrêter, et dans ces circonstances ils le font toujours : si en montagne, dans un coin relativement isolé, un coureur attardé part dans le décor et qu'on risque de ne pas le voir. Sinon, que ce soit sur le Tour où sur la voie publique lors d'un accident, le comportement logique est de dégager, de laisser faire les pros du staff médical. Ce qu'on fait les équipiers de Vino qui l'ont remonté à dos d'homme alors qu'il était gravement blessé est d'une imbécillité totale (on peut comprendre une réaction aberrante sur le coup de l'émotion : ça n'empêche pas d'analyser) : c'est un coup à rendre un type paraplégique !
2/ L'UCI – j'ai signalé hier à quel point elle haïssait le Tour de France – ouvre sa grande gueule pour demander officiellement une enquête sur la sécurité lors de ce Tour. Or...
- L'an dernier, les coureurs ont dû faire grève pour qu'on neutralise une étape finale du Giro qui devait se courir à Milan sur une mini boucle pavée, avec des rails de chemin de tramway en creux. Tous ceux qui ont roulé en vélo sur ces rails sauront ce que ça signifie... Pas d'enquête de l'UCI
- Cette année, on a voulu, toujours sur le Giro, faire descendre les coureurs sur une "route" en terre battue avec des pentes à 15%. Refus de ces coureurs... Pas d'enquête de l'UCI.
- Un coureur est mort lors de cette édition du Giro... pas d'enquête de l'UCI.
- Ils veulent une enquête ? Tous les commissaires délégués à la police du Tour et à sa discipline sont des gens délégués par... l'UCI. Et le parcours comme le règlement sont soumis à l'approbation de l'UCI.
4/ Gérard Holtz (bis). Dans l'après-Tour, il y a chaque jour un sujet consacré au terroir local, à la France d'en bas, pour employer une raffarinade. Sujet d'ailleurs en général bien sympathique... Holtz s'est extasié sur le courage de notre collaborateur qui a passé la nuit dans un campement de gens du voyage. Il avait peur qu'on le mette dans une marmite avec des hérissons, pour le bouffer au petit matin ? Doux racisme tranquille...
Comme il y avait une note relative à l'affaire Contador la rubrique "vélo pour les nuls" est courte.
J'évoquerai juste les virages qui se referment. Pièges mortels pour les coureurs, surtout en peloton quand ils n'ont pas de visibilité, surtout quand la chaussée est mouillée.Il s'agit de courbes qui commencent "gentiment" pour se resserrer brutalement. Or la règle d'or, surtout sur route glissante, est de ne jamais freiner en tournant : gamelle assurée soit parce que la roue avant bloque et c'est la cabriole au dessus du guidon, soit parce que c'est la roue arrière et dans ce cas c'est la glissade latérale. On freine avant d'entrer dans la courbe, des fois on se met quasiment à l'arrêt et on relance pendant la courbe. Seulement le freinage initial est proportionnel à l'angle... S'il est apparemment de 30° on ralenti légèrement et si d'un coup, alors qu'on est en position oblique, il se resserre jusqu'à 90° on a deux solutions : ne pas appuyer sur les cocottes et on part tout droit dans le décor ; le faire et on se prend la gamelle sur la route. Ce genre de virage à courbe irrégulière est infiniment plus dangereux que les épingles à cheveux manifestes, qu'on jauge d'un coup d'œil et qu'on prend à la vitesse nécessaire.
Une suggestion : une signalétique particulière qui serait mise en place lors du passage des coureurs. Un très grand panneau voire un signal sonore, façon "corne de brume". Cela aurait sans doute évité à Vinokourov une fin de carrière anticipée, et particulièrement triste.
benjamin
Rien vu de cette étape reliant la capitale Cantalouse à la cité dans laquelle Jean Jaurès vint soutenir les grévistes des verreries : pas un mot en conséquence sur la course, les paysages ou les anecdotes.
Les raisons de mon "abstention" du jour sur le Tour résident dans un court déplacement. Il me donne l'occasion d'adresser un très méchant clin d’œil à cet agriculteur du bassin parisien qui arrosait ses maïs à grand renfort de pompes à eau (les pompiers lui envieraient de tels débits !) alors que des trombes d'eau tombaient du ciel, persistantes et tenaces ! Programmation diront certains, très techniques. Imbécilité condamnable ajouteront les timorés. "Connard" !
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