Genre: horreur (interdit aux - 16 ans)
année: 2004
durée: 1h45
l'histoire: Deux hommes se réveillent enchaînés au mur d'une salle de bains. Ils ignorent où ils sont et ne se connaissent pas. Ils savent juste que l'un doit tuer l'autre, sinon dans moins de huit heures, ils seront exécutés tous les deux.
La critique d'Alice In Oliver:
Qui n'a jamais entendu parler de Saw ? Indéniablement, ce premier volet, réalisé par James Wan en 2004, est le film d'horreur du milieu des années 2000.
Le succès engendré par cette petite péloche, qui hésite entre thriller, gore et enquête policière, finira par dépasser son auteur.
A tel point que James Wan se montrera relativement discret par la suite, signant quelques films dans la plus grande confidentialité (Dead Silence et Death Sentence).
En vérité, Saw, premier du nom, se fera connaître sur le net, via le buzz, certains fans totalement conquis par le concept de ce thriller, évoquant un film révolutionnaire. Non seulement, Saw parvient à séduire un très large public, mais il ravit également les producteurs, satisfaits de trouver un nouveau concept, qui coûte peu cher à réaliser et qui rapporte un maximum de pognon.
De ce fait, le film de James Wan engendrera de nombreuses suites, la saga sombrant de plus en plus dans le grotesque.
Sans compter les nombreux ersatz et/ou copies avariées, incapables de reproduire le petit coup de génie de James Wan.
En vérité, Saw trouve ses inspirations à la fois dans Seven et dans un vieux film d'épouvante, L'Abominable Dr Phibes.
C'est un peu un mélange habile des deux. En effet, le tueur de Saw n'est pas sans rappeler le psychopathe créé par David Fincher, à savoir un criminel qui punit ses victimes, toutes étant des rebus de la société et/ou des individus coupables, donc, ne méritant pas de vivre.
Ensuite, le tueur au puzzle apparaît comme une sorte de fantôme de l'opéra, un criminel intelligent et insaisissable (en ce sens, Jigsaw ressemble beaucoup au Dr Phibes, interprété par l'immense Vincent Price).
Et puis, surtout, Saw s'amuse avec les nerfs des spectateurs, les conduisant sur de multiples fausses pistes, via plusieurs flashbacks, des séquences de torture déroutantes, et en s'appuyant sur le passé et la psychologie des différents personnages en présence.
Il faut bien le reconnaître: la formule fonctionne à merveille, et ce, jusqu'à l'ultime seconde et la révélation finale, Saw frappant très fort dans son scénario labyrinthique mais tout à fait compréhensible.
Ensuite, Saw comporte de nombreuses ficelles et de nombreux détails. Via ce procédé, James Wan amène le spectateur à décortiquer son film et à le visionner plusieurs fois. Saw est également un film noir, pessimiste et nihiliste.
Certes, le décor est simpliste mais il est utilisé de façon intelligente, James Wan décrivant un lieu sombre, glauque, et fatal pour ses deux protagonistes.
Pour cela, le réalisateur joue sur plusieurs plans et personnages à la fois, la tension montant crescendo. Force est de constater que James Wan exploite son concept avec efficacité. Après, de là à en faire une référence absolue, c'est un peu exagéré. Clairement, James Wan n'est pas David Fincher et ne possède pas le même savoir faire.
Note: 14.5/20