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Le député socialiste René Dosière avait réussi à faire voter, le 28 juin dernier, deux amendements limitant les avantages en nature et le cumul de rémunération des élus. Ces amendements ont été validés par commission mixte paritaire début juillet. Donc, les citoyens-électeurs pouvaient s’attendre à plus de transparence dans l’attribution des avantages en nature, et plus d’équité en matière d’indemnités. Notre cumulard local aurait dû par conséquent se « contenter » de 8 300 euros mensuels, et laisser le surplus dans les caisses de la collectivité. Hélas, hier les sénateurs de la majorité ont, à la demande du gouvernement, annulé ces amendements. Les élus pourront continuer à s’attribuer des avantages (voitures de fonction, téléphones…) sans passer par une délibération du conseil municipal, général ou régional. Ils pourront aussi continuer à verser la part écrêtée de leurs indemnités à qui ils veulent. Rappelons que F. Martin s’était tristement illustré dans cette pratique peu morale mais légale, en reversant à sa compagne, l’adjointe Mme Baudet, les 1 425 euros d’écrêtement. Aux journalistes de Mediapart qui l’avaient interrogé, il avait expliqué qu’il fallait qu’il « assure ses arrières ». Le gouvernement de N. Sarkozy et les sénateurs de la majorité sont venus secourir le « pauvre précaire » de la politique locale, en le mettant à l’abri du besoin. Reste à savoir en quoi les besoins du maire de Louviers, président de la CASE, élu régional, sont plus importants que ceux d’une infirmière, d’un éboueur, d’un papetier, d’une secrétaire, d’un salarié sous contrat précaire à la mairie. Sophie ozanne