L'annonce a secoué la webosphère. Google vient enfin de lancer son réseau social. Ou plutôt de réunir sur une seule plateforme une partie de ses services connectés, car Google avait déjà tout du réseau social : affichage du réseau actif, mail, chat (texte, audio et vidéo), page de profil, partage de vidéo et d'image... Il manquait seulement de réunifier l'ensemble dans une interface simplifiée, qui est la signature de la firme de Mountain View. C'est désormais le cas avec Google+.
Un réseau social Google au bon moment
Malgré certains avis parlant du retard de Google, la firme a lancé son réseau au parfait moment.
1/ l'arrivée antérieure d'un réseau social made in Google aurait été accueillie à boulets rouges par de très nombreux contestataires du web, du fait de sa position dominante. En lançant ce service en 2011, Google+ devient synonyme de diversité "sociale" et non plus d'égémonie.
2/ ce nouveau réseau social permet de répondre aux besoins et à la maturité des utilisateurs, notamment en proposant des technologies de partage et d'échange. Mais il s'adaptera aussi facilement aux nouvelles exigences, Google disposant d'une panoplie de services permettant de bien les appréhender.
3/ il pourrait aussi cibler les marques qui ont compris l'importance des réseaux sociaux, nouvelle zone d'achalandage des utilisateurs et potentiels clients. Si c'est le cas, les outils de data mining, de statistiques et de publicité dont dispose Google seraient des atouts décisifs.
Bref, si, le lancement paraît tardif pour certains observateurs, Google bénéficie de la compréhension des usages sociaux, grâce à ses plateformes Youtube, Buzz (intégré dans Gmail, qui sera certainement remplacé/intégré par Google +) ainsi que sa prise de participation dans des acteurs majeurs du web social tel que Zynga.(qui vient d'annoncer son entrée en bourse).
Signes avant coureur
Qu'il s'agisse de la réorganisation du menu utilisateur horizontal (en haut lorsqu'on est connecté sur un service Google), du récent lancement de Search by Image ou de l'annonce de la balise identifiant les auteurs (qui a déjà été intégrée dans la recherche par blogs), nombreux étaient les signes qui indiquaient l'imminence de l'annonce.
Alors, pourquoi un lancement en mode "invitation" ? Puis un blocage de ces invitations ? On peut se demander si le lancement n'a pas été avancé du fait du changement à la tête de l'exécutif de Google -Larry Page ayant pris la suite d'Eric Schmidt-, ou plûtot s'il ne s'agirait pas d'une riposte à la récente acquisition de Skype par Microsoft, qui consolide ainsi son rapprochement avec Facebook.
Si les deux hypothèses expliquent le lancement de Google+, il est probable que Google ait voulu dammer le piont à son concurrent Facebook sur les connexions "chat" vidéo, notamment sur les vidéo
conférence call, fonctionnalité qui vient d'être intégrée à
Facebook, en guise de riposte.
Pour rappel, Microsoft détient 1,6% de Facebook
depuis 2007, y a déjà intégré son moteur de
recherche Bing, et vient d'acquérir
Skype qui, depuis peu, permet de chatter avec des utilisateurs de Facebook. Le réseau vient d'ailleurs d'accélérer les annonces, notamment l'intégration de la vidéoconférence (technologie Skype) et
devrait très rapidement lancer d'autres fonctionnaités.
Cette course explique le lancement d'un Google + en mode invitation, -il est probable que l'interfaçage optimisé avec la galaxie des services Google prendra un peu de temps- dont les fonctionnalités devraient certainement évoluer dans les semaines qui suivent.
L'internaute, grand gagnant de cette réorganisation des réseaux sociaux
On le voit, l'arrivée de Google dans le domaine des réseaux sociaux met fin à une forme de monopole de Facebook, ce qui va amener une accélération de services innovants.
L'impact pour les utilisateurs ? Les deux plateformes s'activent à bloquer la possibilité de déplacer ses amis de l'un à
l'autre des réseaux sociaux, essayant de rendre captifs les utilisateurs.
Parmi les autres conséquences, Google n'a pas reconduit son accord avec
Twitter, qui lui permettait d'indexer les tweets en temps réel. Si Google+ se pose aussi en potentiel concurrent de la plateforme de micro-blogging, nul doute que Twitter devrait,
d'une façon ou d'une autre, bénéficier d'accord favorables avec Google.
Globalement, Google+ pourrait devenir le showroom, le navire amiral du géant du web, qui dispose déjà de technologies de communication et partage avancés et d'une connaissance aigüe des
comportements des utilisateurs, notamment grâce à sa plateforme Youtube, incontournable support de la vidéo sur le web, qui lui permet de récupérer d'importantes données utilisateur.
C'est d'ailleurs autour des nouveaux usages de la vidéo que s'est construit Google+, qui propose une fonctionnalité de vidéoconférence à plusieurs, qui pourrait prochainement figurer dans l'offre
entreprise de Google. Enfin, de nombreux autres services pourraient être rajoutés, entre les services coeur de la galaxie Google, et les applications de social gaming.
Pour en savoir plus : présentation en images de Google+
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