LePost : Je suis très heureux d’avoir l’opportunité d’interviewer monsieur Guy Boulianne, fondateur et président-directeur général des Éditions Dédicaces. Cette jeune société d’édition a réussi à faire sa marque dans un domaine difficile, grâce à sa politique d’avant-garde. Je suis donc curieux d’en savoir plus sur cette politique, et sur les motivations de son initiateur. – JEAN-FRANÇOIS CAPELLE
J-F.C- Monsieur Boulianne, j’aimerais savoir, si ce n’est pas indiscret, quel est votre parcours personnel dans le domaine culturel qui vous a amené à créer une nouvelle société d’édition?
G.B- J’ai débuté dans le domaine culturel à l’âge de 20 ans en publiant un premier recueil de poésie à compte d’auteur. Par la suite, tout en continuant dans l’écriture, j’ai œuvré dans le milieu des galeries d’art en devenant l’un des responsables des galeries Frère Jérôme et Lézart, pour ensuite ouvrir ma propre galerie d’art (Imagine) dans le Cooper Building, à Montréal. J’ai pour ainsi dire toujours travaillé dans le milieu artistique et, 26 plus tard, il était tout simplement cohérent de poursuivre ma démarche en créant la maison d’édition Dédicaces.
J-F.C- Le contexte économique difficile ainsi que la compétition féroce dans ce secteur ont du vous faire hésiter à vous lancer dans cette aventure. Pourquoi n’avez-vous pas cherché à être subventionné comme beaucoup d’autres éditeurs?
G.B- Comme l’écrit Jean-François Nadeau dans un article publié dans la revue À bâbord! (No.12 déc. 2005 / jan. 2006) : « Les plus grosses maisons d’édition, celles dont les chiffres d’affaires sont déjà imposants, raflent l’essentiel des fonds publics destinés à l’édition en produisant beaucoup de titres à chaque année. Or, la majorité de ces maisons sont aujourd’hui la propriété de Quebecor. » (http://wp.me/pN99S-X2)
Il est très important de savoir que la Loi sur le développement des entreprises québécoises dans le domaine du livre exclut tout autre moyen d’expression que le livre publié par un éditeur agréé par le gouvernement. La loi stipule clairement que le gouvernement s’oblige à aider financièrement uniquement les éditeurs qu’il a lui-même agréés. Les Éditions Dédicaces n’étant pas agréées, nous préfèrons nous concentrer sur le développement concret de l’entreprise au lieu de prendre notre temps à remplir des demandes de subventions qui n’arriveront pas avant longtemps. Je vous invite à lire à ce sujet l’article de Serge-André Guay : http://alturl.com/c7ey4.
J-F.C- Dans le réseau traditionnel de la diffusion des livres : auteur, éditeur, imprimeur, distributeur et librairie, quelle est la part en pourcentage qui revient à l’éditeur qui, en fait, prend tous les risques financiers?
G.B- Selon le Centre National du Livre en France, la répartition du prix de vente public TTC d’un livre, par métier, se lit comme suit : fabrication 17,5%, librairie 33%, diffusion 10%, distribution 12%, TVA 5,5%, droits d’auteur 8%, éditeur 14% (Guide de l’éditeur). Au Québec, la répartition se lit plutôt comme suit : fabrication 17%, librairie 40%, distribution 20%, TPS 5%, droits d’auteur 10%, éditeur 8%. Ceci est sans compter les frais connexes : conception graphique et mise en page du livre, diffusion dans les librairies en ligne, publicité et marketing, administration, etc. Le métier d’éditeur n’est donc pas un métier facile en soi.
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