Créé en 1985, le Festival des Francofolies rend chaque mois de juillet hommage à la chanson française, et plonge la cité de la Rochelle dans une atmosphère de fête.
Historique
Créé en 1985 par Jean-Louis Foulquier, le festival des Francofolies rend hommage à la chanson française. Entre 1985 et 2004, les Francofolies ont accueilli 1075 artistes, et ont permis à de jeunes chanteurs de débuter, par exemple Etienne Daho ou plus récemment Camille ou Pauline Croze. Toutefois, Les "franco" restent fidèles aux grands artistes qui ont entouré son histoire, Jacques Higelin, Bernard Lavilliers, et surtout Léo Ferré.
Fort d'un budget d'environ 2,6 millions d'euros, financé pour 40% par des subventions, le festival accueille, chaque été, dans la cité de La Rochelle une moyenne de 120 000 visiteurs dont la moitié d'entrées payantes, pendant 6 jours. Le succès fait par ailleurs des émules en Belgique, à Spa ou encore au Québec à Montréal. Après 20 années passées à la tête des Francofolies et après l'épisode de l'annulation du festival en 2003 en raison de la grève des intermittents, Jean-Louis Foulquier passe le relais à Didier Varrod, son collaborateur, de 20 ans son cadet, mais qui souhaite avant tout conserver l'esprit festif du festival de chanson française de la Rochelle.
Ce reportage, diffusé par l’édition Poitou-Charentes de France 3 présente les coulisses des Francofolies, quelques heures avant le début des festivités. Il souligne l’importance des préparatifs et les efforts consentis par les différents intervenants. Par ailleurs, il met en lumière les trois piliers du succès des Francofolies : l’hommage rendu à la chanson française symbolisé par le gros plan sur le drapeau tricolore, la place centrale du fondateur du festival, Jean-Louis Foulquier, et enfin, la fidélité à des artistes ayant fait l’histoire des "Francos". Les paroles à la fois simples et sages de Léo Ferré en fin de reportage rappellent en effet que la qualité de la programmation est bien le principal gage de réussite d’un festival populaire.
Transcription du reportage:
Madame, Monsieur, bonsoir. Demain, demain un vent de folie va souffler sur la Rochelle, Léo Ferré va donner le premier concert de Francofolies. Par ailleurs, un hommage exceptionnel lui
sera rendu à l'occasion de ses soixante-dix ans. Cela promet d'être un moment tout à fait exceptionnel. En attendant, dans les coulisses, c'est la fièvre, comme on peut l'imaginer, mais
Jean-Louis Foulquier est là dans le rôle de maître de cérémonie.
Ambiance sympa qui donne envie de faire la fête, les vedettes arrivent, heureuses de retrouver la Rochelle et ses sensations d'amitiés [INCOMPRIS] qui entourent les Francofolies. Les
Francofolies, c'est bien sûr Jean-Louis Foulquier, rien n'existerait sans lui, une nouvelle naissance approche.
Je suis d'un calme olympien, je suis simplement impatient maintenant qu'on donne le coup d'envoi, quoi, et que la musique ne soit plus de la musique pour répéter mais pour donner et remplir le coeur des spectateurs.
Journaliste 2
Enfin vous êtes un homme de spectacle par excellence, donc il y a toujours un doute quelque part ?
Jean-Louis Foulquier
Ben bien sûr qu'il y a toujours le doute, on se demande tout le temps s'ils vont venir. Depuis cet après-midi on s'aperçoit qu'ils viennent, quand même, là ça devient bien. On était un petit peu inquiets parce qu'avec le temps c'est vrai qu'il y a eu une baisse dans, dans la fréquentation au départ, mais maintenant les choses se régularisent.
Journaliste 2
Alors on va pas redonner le programme parce qu'il est…
Eh, vous arrêtez les machines, là.
Il est copieux, il est important, simplement…
Arrête ta machine !
Les Francofolies, la Rochelle, c'est le rapprochement réussi. Si tout le monde en est pleinement satisfait, la fête c'est aussi des chiffres très clairs.
Ben les chiffres c'est par exemple c'est dix jours de préparation rien déjà que pour le sergent [INCOMPRIS] et tout le village, c'est aussi deux cents
personnes par jour qui travaillent en permanence, dès le matin jusqu'à très très tard le soir, puis c'est aussi un peu la folie d'organisation, aussi la folie au niveau de la Rochelle,
parce que ça met la ville en effervescence, vous avez des gens qui courent un peu partout. Et puis c'est, comme l'avait annoncé donc son président, c'est aussi une retombée sur la ville.
L'année dernière il y avait eu un milliard cinq cent millions de retombée directe sur la ville, et cette année bien sûr on attend beaucoup plus.
Higelin arrive, pour lui, pour Foulquier, et aussi pour le grand Ferré. Avec le temps, tout s'en va, vrai et faux : Léo Ferré est bien là, la poésie des mots fait oublier l'absence de la
musique, soixante-dix ans pour Léo, c'est notre bonheur à tous. Les anniversaires, vous aimez ça ?
Les anniversaires, non, j'aime pas tellement ça, mais j'aime l'Atlantique, moi, vous savez. Moi je suis un Méditerranéen, cette mer fermée, un peu
vieillie, tandis qu'ici c'est la mer toujours propre.
Et j'avais le sentiment que vous n'aimiez pas les célébrations, les fêtes, ce genre de choses.
Non, j'aime pas les célébrations, mais quand c'est amical je suis tout à fait pour, quoi.
Et soixante-dix ans, c'est quelque chose qui vous marque ?
Bon c'est le chiffre qui m'emmerde parce que les septuagénaires, ils font chier quoi, c'est comme ça hein, c'est la seule chose contre laquelle on ne
puisse rien faire, voilà.
Et vous allez chanter encore longtemps ?
Ben je sais pas, vous savez moi quand j'avais quarante ans je disais : oh ben je vais pas aller faire l'Olympia à cinquante ans quand même, et puis je
chante encore. Mais pourquoi, parce que je chante mieux, parce que je, j'ai appris, et j'apprends toujours à chanter quoi. Je devrais d'ailleurs travailler un peu mon piano et ma voix à la
maison. Je dis toujours que je vais le faire et puis je le fais pas parce que, parce que je suis un peu flemmard, je suis un flemmard qui travaille tout le temps, vous
comprenez.
Et vous avez le sentiment encore de vous améliorer aujourd'hui ?
Ah oui, tous les jours, ah oui, oui. J'apprends quelque chose tous les jours. J'ai horreur qu'on m'appelle maître, je suis pas un maître, moi, je suis
un élève.
Bien je sais que dans la région il y a beaucoup de gens qui vous aiment et en leur nom je vous souhaite un bon anniversaire.
Merci. Bon anniversaire c'est pour le 24 août.
Le vrai, la vraie date ?
Le vrai, le vrai, oui.
source: INA