Pour son premier passage derrière la caméra en tant que réalisatrice de long-métrage, Eva Ionesco a choisi de parler d’elle, de raconter son enfance et montrer à l’écran et au spectateur son histoire personnelle. Les différences avec Violetta sont minces. Eva a commencé à poser pour sa mère, la photographe Irina Ionesco, dès l’âge de quatre ans avant de poser nue à l’âge de onze ans (notamment pour le magazine allemand Der Spiegel). Nous étions à la fin des années 70, à l’époque où le phénomène du baby-porno faisait son apparition.
Le film d’Eva Ionesco a beau être le fruit d’une histoire personnelle traumatique et celui d’un projet qui a mûri pendant dix ans (entre temps, la réalisatrice française s’est consacrée à la photographie et tourné un moyen-métrage en 2006 - La loi de la forêt), il n’en reste pas moins que My little princess donne la sensation d’une expérience trop psychanalytique. Un film autarcique, replié sur lui-même, tourné vers et pour sa réalisatrice, si bien que le spectateur se sent étranger à ce qui se déroule devant lui, voire même indifférent à ce qu’Eva Ionesco a pu vivre. À part s’interroger sur les limites de la pornographie enfantine dans l’art (le film a le mérite de ne poser aucun point de vue moral sur ses personnages), My little princess s’essouffle rapidement, traine sur la longueur avant de finir par épuiser son sujet.
Sortie en salles le 29 juin 2011