Selon les calculs effectués par le groupe et l'Ecole polytechnique fédérale du Zurich (EPFZ), les affaissements de sols risquent d'augmenter de 50% dans certaines régions européennes entre 2021 et 2040.
De longues périodes de sécheresse, comme on en a vu récemment dans certaines parties de l'Europe, peuvent en effet provoquer un tassement tel du sol que la terre se fissure, disloquant les fondations des habitations, des ponts, des installations industrielles et d'autres structures. Dans le pire des cas, des bâtiments entiers peuvent s'effondrer. Le changement climatique amplifiera ces risques à mesure que la hausse des températures moyennes et des pluies moins régulières continuent d'altérer l'état hydrique des sols.
Les assureurs européens devront ainsi faire face à d'importants dommages potentiels dus à la subsidence induite par la sécheresse.
En France, les dommages liés à la subsidence ont augmenté de 50% les 20 dernières années, engendrant des coûts de 340 millions d'euros en moyenne annuelle dans certaines régions particulièrement touchées par la sécheresse.
Afin de mieux quantifier et évaluer plus précisément le coût des risques liés à la subsidence, des chercheurs de Swiss Re et de l'EPF de Zurich ont ainsi développé un nouveau modèle de sinistres. Celui-ci combine l'expertise de Swiss Re en matière de modélisation des catastrophes naturelles et les données relatives à la sécheresse recueillies par l'Institute for Atmospheric and Climate Science. Le modèle montre notamment que de nombreuses régions en Europe seront touchées par des pluies plus sporadiques et un assèchement des sols. En conséquence, les sinistres dus aux mouvements de terrain vont augmenter considérablement. Dans certaines régions, la sinistralité potentielle due à la subsidence pour la période de 2021 à 2040 est susceptible d'augmenter de plus de 50 % par rapport à la situation actuelle.
La subsidence est un risque assurable. Or, comme le problème gagne en importance, une solution plus avantageuse pour les collectivités concernées serait d'encourager la construction de bâtiments plus résistants à la subsidence et de proposer une assurance couvrant les dommages causés par les sécheresses et les mouvements de terrain extrêmes. Il existe différentes solutions de transfert du risque offrant une couverture contre les sinistres dus à de tels événements. Outre les polices d'assurance traditionnelles, qui reposent sur le versement d'indemnisations, des couvertures paramétriques et des programmes indiciels constitueraient des solutions viables. Ces produits novateurs, qui versent des indemnités dès que l'indice dépasse un seuil prédéfini, ont l'avantage de diminuer les frais administratifs et d'accélérer la mise à disposition des capitaux.
Mais pour être efficaces, les mesures prises dans le cadre de la gestion des risques liés à la subsidence doivent s'inscrire dans une stratégie globale d'adaptation au changement climatique qui tienne compte des impacts climatiques à long terme et qui ait recours à différents acteurs pour trouver les solutions adéquates.
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