L'aube et moi... Une histoire sans fureur et sans bruit. L'aube, dans la grâce d'un jour encore balbutiant, dans cette intensité particulière faite de la certitude que quelque chose de mystérieux s'écrit là, entre l'aube et moi. Ou plutôt que l'inspiration habite l'espace autour de moi, qu'elle palpite, agite les voiles de l'imaginaire, ouvre des portes ignorées à d'autres heures. .
A chaque aube ses agapes singulières. L'aube a-elle une âme? Est-elle une âme? L'âme de l'aube... Faite de mots courbés en offrande sous la plume qui les fait naître, puis les assemble en une tentative sans cesse renouvelée de créer une oeuvre. Une oeuvre... L'aube est une oeuvre en devenir.
Une oeuvre inachevée, par essence inachevée. Puisque l'aube se dérobe à toute tentative de la retenir. Mais en laissant derrière elle, en s'échappant, la promesse de retrouvailles étincelantes.
Est-ce ainsi que va notre existence? A chaque aube renaissante, ré-investir la promesse, celle de l'oeuvre à accomplir, en pleine altérité avec ceux qui sont nos "veilleurs d'aube", ceux-là même qui habitent mystérieusement un espace hors du temporel et qui sont cependant indissociables de ces étincelantes retrouvailles.
L'aube et moi... Habitée par ceux qui sont essentiels et existentiels dans cette promesse-là.