1- Dos d'une robe à la française de vers 1750-1760. « Cannetillé de soie broché polychrome, lames
or et argent. »
2 - Habit de vers 1750-1760. : « Taffetas changeant, broderies au point de chaînette, fils de
soie dégradé de bleus, décor brodé à disposition. »
3 - Dos de caraco et jupe de vers 1785. « Gros de Tours en soie rayé bordé d’un
ruban. »
4 - Caraco et jupe de vers 1780 – 1785. « Taffetas de soie matelassé. »
Le château de Versailles présente dès aujourd'hui et jusqu'au 9 octobre 2011 une exposition
intitulée Le XVIIIe au goût du
jour. Celle-ci occupe presque entièrement le Grand Trianon. Dans ses appartements sont présentés des vêtements et quelques objets de mode du siècle des Lumières et des créations
s'inspirant de ce style depuis le XIXe jusqu'à aujourd'hui, tout cela dans un bijou architectural du XVIIe décoré de vraiment splendides peintures du temps de Louis XIV et de meubles d'époque
Empire.
Vers 1715 la robe volante ou 'battante' fait scandale lit-on sur le site des Arts décoratifs de Paris : « en raison de son
inspiration issue des tenues d’intérieurs portées dans l’intimité comme la robe de chambre ». La 'robe à la française' lui succède. A cette époque et pendant tout ce siècle le vêtement
masculin est principalement celui de 'l’habit à la française' composé de l’habit, du gilet et de la culotte. Evidemment il change en fonction des modes.
Dans le dernier tiers du XVIIIe « les formes se diversifient très rapidement et l’on voit
apparaître la robe à la polonaise, à la circassienne, à la turque, à la levantine… toutes influencées par un exotisme plus ou moins lointain. Mais l’une des modes les plus scandaleuses est
initiée par la reine elle-même. A la recherche de confort et de simplicité, Marie-Antoinette adopte à partir de 1778 une robe chemise de coton blanc qui évoque les pièces de lingerie et se fait
représenter dans cette tenue en 1783 par madame Vigée-Lebrun [voir ici]. Le tableau est alors vivement critiqué lors du salon de la même année. » (Arts décoratifs).
Les iconographies découvertes lors de fouilles archéologiques inspirent les merveilleuses et les
inconcevables qui se vêtissent 'à l'antique' : dénudées en partie, habillées de tuniques simples et transparentes à la taille haute (juste au dessous de la poitrine). Elles abandonnent le
corset (corps à baleines) et portent parfois les cheveux courts. L'époque de transition de la Révolution permettra de mettre au goût du jour ces nouveautés.
Le siècle suivant, qui voit l'avènement à nouveau de la monarchie, reprend des codes vestimentaires de
l'ancien régime, comme l'usage du corset et de robes décorées de rubans, de colifichets et de falbalas qui s'élargissent de plus en plus grâce à de nombreux jupons puis à la crinoline dont la
crinoline 'cage' marque l'apothéose (voir un remarquable exemple
ici) durant le second empire (1852-1870).
Au début du XXe siècle le corset est à nouveau abandonné (mode du couturier Paul Poiret) et l'on
s'inspire des inconcevables de la fin du XVIIIe pour créer de nouvelles robes beaucoup plus simples (à l'antique) et pratiques (ce qui était un des leitmotivs de la mode des merveilleuses), en
particulier durant les 'années folles' qui sont aussi celles de la couturière Coco Chanel.
Dans l'après guerre Christian Dior crée des robes 'juponnantes' qui redonnent une silhouette
marquée aux femmes qui les portent. Mais ce genre d'habillement est surtout l'apanage des robes du soir. Le prêt-à-porter occupe dorénavant une place hégémonique. Seuls certains créateurs comme
Yves Saint-Laurent réussissent à allier la haute-couture à une production assez massive. Mais les silhouettes restent beaucoup plus simples qu'au XVIIIe siècle, l'extravagance se cantonnant
surtout aux défilés de mode qui reprennent des codes du siècle des Lumières mais souvent dans un usage décadent et sans que cela ait des répercussions directes sur la mode.
Pour plus d'informations sur cette exposition voir l'article intitulé : Le XVIIIe au goût du jour.
Photographie ci-dessous : Au Grand Trianon. LM
© Article LM