Pizzeria da Carmine
61, rue des Martyrs, 75009 Paris.
Tél. : 01 48 78 28 01.
Ah, cette pizzeria, ça doit bien faire un an que je voulais la tester. Je ne parle pas de l’adresse dans le 75007 qui a fermé. Pas d’accord avec les avis sur CityVox : si vous voulez manger rapidement, allez chez Pizza Hut, Pino ou une autre chaine de restauration rapide et pas très bonne, où ce qu’ils servent n’a de pizza que le nom et une lointaine affiliation. Chez Elle, c’est gentillet (”j’adooore”, “délirante”). Le FigaroScope les a mentionnés, mais pas notés, lors de son classement pizzas. Po, qui habite en bas de la rue des Martyrs, m’en a dit plein de bien. Ils sont fermés le dimanche et souvent pleins le soir, du coup, ça limite un peu mes possibilités d’y aller.
Fin de semaine qui commence bien : apéro au bar du Willi’s, verres de vin de la vallée du Rhône et très bonnes chips maison, vu qu’aux ils n’ont qu’une licence R et qu’on ne peut boire qu’en mangeant (il parait d’ailleurs qu’ils seraient victimes de leur succès et que c’est moins bien qu’au début, inflation des prix, notamment. Syndrome grosse tête?). Passage par la rue de Beaune, puis Oanèse et moi remontons la rue des Martyrs jusqu’à la pizzéria, paninoteca de Carmine. C’est plein, comme prévu, mais le patron dit que c’est l’affaire de cinq minutes. Nous patientons donc dans le passage/entrée, avec les pizzas en pleine fabrication à gauche, le reste des cuisines en face (les lasagnes promettent), la caisse et les deux salles à gauche. Niveau déco, je pense qu’ils cultivent le kitsch n’importe quoi : écrans géants avec diffusion de rencontres sportives (je ne sais pas si regarder Mauresmo jouer est bon pour l’appétit), maillots de foot de la Squadra Azzurra… Au bout d’un moment, on nous attribue une table pour 4, alors que nous ne sommes que deux. Bizarre, on la partagera sans doute avec des voisins. Ceux à ma droite ont 25-30 ans, bonne tête, clientèle du quartier, assez bobo, 25-50 ans. Puis, à cause de trois grosses vaches (des américaines latinas, des horreurs de touristes, que font-elles ici?) qui ne tenaient pas sur une table en terrasse couverte et (trop?) chauffée, nous nous retrouvons finalement à une autre table, pour deux cette fois, sans voisins directs, avec malheureusement, à ma droite une table de quatre avec un gros beauf de 30-35 ans qui parle trop fort de sujets inintéressants. La présentation de la table est banalo-simple.
Nous tombons d’accord sans trop de problème pour partager une assiette d’antipasti (15€), avec, en vrac, des légumes, de la charcuterie, du fromage, c’est plutôt bon, bien servi (marqué pour une personne, mais je pense qu’il vaut mieux partager). Même l’espèce de melon blanc se mangeait bien! Une bonne entrée en matière. Le pain n’est pas mal du tout non plus. Avec un pichet de vin de la maison (10€ le demi-litre) qui se boit bien si l’on est pas trop exigeant.
Notre serveur, un peu débordé, débarrassera le plateau assez vite quand il sera terminé. Mais nous attendrons ensuite un certain moment pour que nos pizzas arrivent. S’il n’y avait pas eu le gueulard à côté, ce n’aurait pas été gênant. En effet, l’entrée était copieuse et une petite pause ne pouvais pas faire de mal. Le foot remplace le tennis à la TV.
Les pizzas arrivent enfin (et moi, je crois que je n’ai plus très faim) : une bianca verde (11€, fromage, roquette, tout simplement, pas de sauce tomate) et une carolina (sauce tomate, légumes, roquette). Nous nous les partagerons et viendront au bout des deux. Très bonne pâte, plutôt fine, croustillante mais pas craquante, assez légère. La bianca verde comme la carolina se mangent sans faim, elles sont bien réussies toutes les deux. Parmi les meilleures pizzas de Paris! On n’est pas loin du Bistrot Napolitain, sauf que la Carolina était un peu limitée en sauce tomate (avenue Roosevelt, ils sont plus généreux en pomodoro, mais les pizzas sont un peu plus chère).
Nous avons tout notre temps pour savourer et finir nos pizzas, on ne nous brusque pas, c’est un peu le chaos autour de nous, mais à notre table tout va bien. Pas la place pour un dessert, la prochaine fois faudra jeuner la veille ou se partager une pizza à deux. Paiement à la caisse (50€ tout rond, à deux), petit digestif offert dans un verre à shots (digestif, mais pas carminatif, ouf!). Je suis content d’avoir enfin diné chez Carmine, bon, copieux, plutôt abordable, on excuse volontiers le cadre bof et le service débordé. Le seul soucis, ce sont certains clients, mais ça fait partie aussi de l’ambiance.