Me voici encore à le relire... (Les Hauts de Hurlevent)

Publié le 08 juillet 2011 par Valwen

Miauw les gens =)

Hier c'était Shakespeare, aujourd'hui c'est Emily Brontë. On se demande quand je citerais un auteur français n'est-ce pas ? A force de ne pas dormir, je me suis mise à lire et évidemment c'est toujours le même bouquin qui revient. Ceux me connaissant l'auront déjà deviné : Wuthering Heights ou Les Hauts de Hurlevent en français. 

Mon édition commence à se faire vieille. Mais elle appartenait à ma grand-mère que je n'ai jamais connue. Du coup, je lui accorde un soin encore plus important. Mais qu'est-ce que j'aime littéralement plongé mon nez dans ce livre, sentir l'odeur du vieux papier jauni. Il faudra que j'aille un jour chercher les poèmes des soeurs Brontë paru il y a pas si longtemps histoire de faire un tour dans cet univers mélancolique.

En attendant, voici une des plus belles citations de ce livre.

"C'est une chose que je ne puis exprimer. Mais sûrement vous avez, comme tout le monde, une vague idée qu'il y a, qu'il doit y avoir, en dehors de vous une existence qui est encore vôtre. A quoi servirait que j'eusse été créée, si j'étais toute entière contenue dans ce que vous voyez ici ? Mes grandes souffrances dans ce monde ont été les souffrances de Heathcliff, je les aies toutes guettées et ressenties dès leur origine. Ma grande raison de vivre, c'est lui. Si tout le reste périssait et que lui demeurât, je continuerais d'exister ; mais si tout le reste demeurait et que lui fût anéanti, l'univers me deviendrait complètement étranger, je n'aurais plus l'air d'en faire partie. Mon amour pour Linton est comme le feuillage dans les bois : le temps le transformera, je le sais bien, comme l'hiver transforme les arbres. Mon amour pour Heathcliff ressemble aux rochers immuables qui sont en dessous : source de peu de joie apparente, mais nécessaire. Nelly, je suis Heathcliff ! Il est toujours, toujours dans mon esprit ; non comme un plaisir, pas plus que je ne suis toujours un plaisir pour moi-même, mais comme mon propre être." 

Comment ne pas frissonner en lisant ces mots ? Comment ne pas un jour rêvé d'entendre les mêmes ? Ils donnent l'impression d'un murmure qui hante l'âme des jours et des jours durant. Des mots imprononçables pourtant. Lorsque je les lis j'ai l'impression de sentir le vent de la lande souffler dans mon dos, entendre Cathy taper à la fenêtre, âme vagabonde qui s'est finalement égarée.

Si seulement Emily Brontë avait pu écrire plus... Mais peut-être que l'aspect sublime du roman est son caractère unique car aucun autre n'est écrit ainsi. Il laisse rêveur dans une mélancolie malsaine. L'ambiance venteuse et brumeuse du Yorkshire est elle-même un personnage entier du roman à mon avis, celui qui laisse le plus de mystère autour de sa personne.

J'aime à penser que le sommeil de Cathy, Edgard et Heathcliff n'est pas aussi troublé que semble l'être leurs fantômes, qu'ils ont trouvé cette paix tant méritée, la chance de pouvoir s'aimer. Je pense que c'est encore une fois avec le coeur serré que je refermerai le livre, en y laissant une nouvelle partie de moi, comme un bout de papier portant une vieille déclaration d'amour que j'y ai retrouvé, en guise de signet. On ne s'y attends pas toujours à retrouver ce genre de chose. Je l'y laisse, ca fait si longtemps...  

Peinture par Jenimal

=^.^=