Simon & Garfunkel, le concert de Central Park, Mrs Robinson, le pont sur les eaux troubles... c'était toute une époque, toute une génération. Et j'adorais
ça.
J'avoue être moins fan de la carrière solo du petit Paul
Simon ( petit, mais grand par le talent !) et le concert de ce soir constitue pour moi une première.
Forest National est en configuration assise et affiche pratiquement complet.
Sur scène, un écran blanc sur lequel le nom de l'artiste apparaît en lettres noires dont l'encre aurait coulé au contact de quelques gouttes de pluie.
Lorsqu'à 20h40 la salle se trouve plongée dans l'obscurité une immense clameur accueille Paul et sa dizaine de
musiciens. C'est par "The Boy in the Bubble" et "Dazzling blue" que démarre le show.
Le son est moyen sur les premiers titres mais ça s'améliorera au fil du temps.
Question interprétation il n'y a rien à redire, les musicos sont excellents et font preuve d'une grande polyvalence : l'accordéoniste - claviériste passe à la trompette, le vibraphoniste au
saxophone ténor et l'un des guitaristes au sax baryton. Chacun possède une panoplie incroyable d'instruments ce qui transforme la scène en immense showroom digne d'un magasin de musique. De cette
manière le boss peut se permettre de proposer en public des versions qui intègrent la complexité de ses enregistrements studios. Parfois une section de cuivres fait son apparition avec
bonheur.
De la belle ouvrage assurément, mais un petit bémol quand même est à souligner : le manque de charisme de Paul Simon. Il bouge peu, et mettre de l'ambiance n'a jamais été son point fort.
Et comme l'aspect visuel du spectacle n'est pas non plus très recherché il faudra attendre plus d'une heure avant que le public ne se décide à faire monter la température dans la salle
bruxelloise.
Et la setlist ? Paul Simon pioche allègrement dans Graceland dont il jouera cinq titres, il évoquera l'assassinat de Martin Luther King avec "So beautiful
or so what"à grand renfort d'images d'archives, et se fendra de quelques covers très réussies comme "Vietnam" de Jimmy Cliff et un superbe "Here comes the Sun" de George Harrison interprété
durant le premier rappel.
Un peu de rock avec "Mystery Train", un très sympa "Slip sliding away", des rythmes latins avec "Obvious Child", l'homme propose un melting pot d'influences diverses empruntées ci et là à travers
le monde.
Epinglons aussi une interprétation acoustique solo de "Sound of Silence", très applaudie, une belle version de "Kodachrome" et un "You can call me Al" énergique en guise
d'au revoir devant un public (enfin) debout.
En 27 titres et un peu plus de 120 minutes, rappels compris, le nouveau septuagénaire a démontré toute l'étendue de son talent et ravi ses fans.
J'ai donc assisté à un bon concert, musicalement irréprochable, même si le natif du New Jersey ne m'a jamais fichu la chair de poule contrairement à un Cat
Stevens qui m'avait ému aux larmes il y a peu dans cette même salle.
Mister Simon est assurément un auteur-compositeur-interprète-producteur qui peut se targuer d'être musicalement un réel citoyen du monde !
SETLIST
01 "The Boy In The Bubble"
02 "Dazzling Blue"
03 "50 Ways To Leave Your Lover"
04 "So Beautiful Or So What"
05 "Vietnam" (Jimmy Cliff cover)
06 "Mother And Child Reunion"
07 "That Was Your Mother"
08 "Hearts And Bones"
09 "Mystery Train" (Junior Parker cover)
10 "Wheels" (Chet Atkins cover)
11 "Slip Slidin' Away"
12 "Rewrite"
13 "Peace Like A River"
14 "The Obvious Child"
15 "The Only Living Boy In New York"
16 "The Afterlife"
17 "Questions For The Angels"
18 "Diamonds On The Soles Of Her Shoes"
19" "Gumboots"
1ST ENCORE
20 "The Sound Of Silence"
21 "Kodachrome"
22 "Gone At Last"
23 "Here Comes The Sun"
24 "Crazy Love, Vol. II"
25 "Late In The Evening"
2ND ENCORE
26 "Still Crazy After All These Years"
27 "You Can Call Me Al"
JPROCK