EDITO
Nos planificateurs confinent chacun à sa place, les chômeurs dans leurs maigres logements (quand ils en ont un), les immigrés dans de magnifiques centres de rétention tout
neufs, les stagiaires dans l’anti- chambre de la vie, les vieux dans la terrifiante hypnose de « Questions pour un champion ».
Et les « artistes » dans les salons feutrés de la bourgeoisie...qui sont beaucoup trop petits pour tous ceux dont je parlais plus haut...
La question de savoir qui appartient au monde de l’Art se mesure rarement à la qualité du geste ou de l’inspiration.
A Kinshasa, on ne devient pas « artiste » professionnel car la filière n’existe pas, c’est tout...
Rien à voir avec une vision innovante ou un tour de main...
Et dans nos villes?
On est reconnu quand la filière existe?
Comment entretient-on ce serpentin organique, « la filière », voilà la vraie question de nos politiques culturelles publiques. De A à Z, de « l’Amateur » (celui qui pratique
avec jouissance) aux « Zamateurs » (ceux qui consomment avec délectation), les étapes sont multiples, toutes interdépendantes, et concernent tous nos concitoyens, sans
exception. Ici, dans notre modeste vie provinciale, l’A.M.I. construit avec acharnement une petite « filière » innovatrice à l’usage de tous les « z-amateurs », un trajet avec
des cases, des petites montagnes russes (ou congolaises), des bonus et des cado.
Vous êtes à la case MIMI...
Lancez vos dés, comptez quatre (nuits) et sautez au paradis...
Ferdinand Richard
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