Le Musée Maillol exhibe jusqu’au 31 juillet Miro Sculpteur, qui rend hommage à une facette inconnue de l’artiste espagnol qui est surtout admiré pour son œuvre picturale. Pour cette singulière exposition le musée a réuni 99 sculptures, 22 céramiques et 20 œuvres en papier, qui proviennent de la collection de la Fondation Marguerite et Aimé Maeght.
Le but recherché par le musée est de montrer une autre facette de l’œuvre de Miro, qui même si elle est intimement liée au surréalisme comme toute son œuvre, est passée inaperçue à coté de la grandeur de son œuvre picturale.
Joan Miro est né à Barcelone, Espagne, en 1893. A 18 ans il décide de prendre les pinceaux et de se dédier à l’art. Inspiré par les tendances de l’art en France qui était dominé par le fauvisme, il s’anime à faire une incursion dans cette tendance après avoir assisté à une exposition cubiste et fauviste de la Galerie Dalmau en 1912. Le cubisme et le fauvisme vont donc dominer sa première étape picturale.
Le fauvisme (provient de fauve) s’identifie par l’emploi provoquant des couleurs et ce terme fut employé par le critique d’art Louis Vauxcelles pour qualifier péjorativement un groupe d’œuvres dans le Salon d’Automne de Paris en 1905. Le précurseur du fauvisme fut Henri Matisse dont l’œuvre se caractérise par la juxtaposition de plans de couleurs purs.
Dans les années 20 Miro va opter pour le surréalisme sans abandonner complètement le fauvisme. Carnaval d’Arlequin (1925), Tête de paysan catalan (1924-1925), son ses premières incursions dans la fantaisie onirique du surréalisme. Dans ces œuvres on voit encore l’influence du fauvisme dans l’emploi des couleurs ainsi que celle du cubisme dans la composition spatiale. Dans les deux il peuple la toile de signes et d’images symboliques de la terre d’Espagne. Plus tard vont apparaitre ses rapprochements oniriques au désire charnel et à la passion sexuelle dans Femme d’aisselle blonde se peignant la chevelure (1940).
Avec la sensibilité à fleur de peau, il transcrit les horreurs de la Guerre Civile Espagnole dans La Faucheuse, qu’il présente à l’Exposition Universelle de Paris en 1937. La peinture réalisée pour appuyer le République Espagnole fut exhibée au coté de Guernica de Pablo Picasso.
Entre 1941 et 1945 il commence à travailler avec le céramiste Joseph Llorens i Artigas, qu’il rencontra à l’Ecole Supérieure des Beaux Art de François d’Assise. Llorens était connu pour l’avant-gardisme de ses travaux en céramique et pour la recherche de nouvelles couleurs et émailles pour ses créations. A partir du travail plastique avec de nouveaux matériaux, Miro initia une incursion dans la sculpture en bronze et autres matériaux plus orthodoxes, comme le ciment, matériel avec lequel est construit Dona i Ocell, en honneur à Gaudi, qui se trouve derrière la Plaza de Toros Arenas de Barcelone.
En 1964 Miro participa à la création de la Fondation Maeght, où il va trouver l’espace pour développer ses sculptures monumentales, qui vont peupler le jardin ludique des rêveurs comme Miro.
Pour plus d’information http://www.museemaillol.com/
Nancy Guzman