Quand je cuisine, il y a des jours, comme ça, où j'en ai marre de concocter des petits plats raffinés, subtils et équilibrés ; où je n'ai plus envie de m'emm me compliquer l'existence à doser une marinade avec les ingrédients idoines ; où ce qu'il me faut, c'est un bon gros steak saignant avec des frites
et de la bière nondidjiou ! Et les bouquins , c'est pareil : parfois, les mangas d'auteur profonds et réfléchis, psychologiques et existentiels, j'en ai ma dose, et il me faut, là maintenant,
tout de suite, du bon gros seinen qui tâche, avec des filles, de la baston, des flingues, et des filles qui bastonnent avec des flingues. Le tout enveloppé dans de l'humour bien
balourd et tendancieux, solidement installé au-dessous de la ceinture.
Ah oui et il faut que je vous dise, au cas où vous ne l'auriez pas encore compris : en matière de filles, j'ai des goûts définitivement arrêtés. Brunes, blondes, grandes, petites,
grololo, minilolo, je m'en fous, du moment qu'elles soient sexy, rigolotes, féminines et A-D-U-L-T-E-S. Pour vous donner une image précise, dans NGE, moi c'est
Misato, pas Rei ni Asuka. Alors bon, les nymphettes en tenues d'écolière ou de maid, hein, vous pouvez vous les garder. SUIS-JE CLAIR?
Ceci étant établi, pourquoi je vous raconte tout ça déjà? Ah oui! Le titre : Girls, Guns, Grenades. Il se trouve qu'au moment où une bonne partie d'entre vous était en train de se
frayer un chemin entre les hordes de free-huggers de la Japan Expo, moi je faisais tranquillement mes courses dans les dépôts-vente de ma région, et si l'Eure-et-Loir n'est pas connue comme étant
la Mecque des mangavores, il est possible d'y faire des trouvailles intéressantes. Entre 1 et 3 € le tome environ. Les fois précédentes, ce furent Appleseed
(filles ! flingues! oui bon je me calme), Tengu, Junji Ito. Cette fois, bonne récolte, avec Orion, Naru Taru, Blood the Last Vampire (je
vous en reparlerai plus tard) et donc : City Hunter et Gunsmith Cats. Vous aurez noté, avec votre habituelle perspicacité, que tout cela n'étant pas
particulièrement nouveau. Bah oui mais c'est comme des devoirs de vacances, j'ai mes classiques à découvrir.
City Hunter
de Tsukasa Hojo
Shonen Jump, 1986
Panini Comics, édition de luxe, 2005-2010,
série terminée en 32 tomes
Ah !
City Hunter. Dois-je rappeler aux anciens du
Club Dorothée que
City Hunter fut connu chez nous sous le nom de
Nicky Larson? Je n'étais pas du tout fan à l'époque, et comme souvent pour moi c'est la
redécouverte de l'original, en l'occurrence les tomes 1 et 2 du manga, qui rend justice à ce classique du polar déjanté. Le vrai
City Hunter, c'est
Ryo Saeba, un
"nettoyeur" auquel on fait appel contre les pires truands de Tokyo, ceux qui échappent à la police et à la justice, et contre lesquels il ne reste qu'une solution : la liquidation définitive.
Saeba est le meilleur pour ce type de travail. Capable de tout, imprévisible, mais surtout expert en armes et en combat urbain, il est craint par les yakuzas et respecté par la
police. Mais il a une faiblesse : le passage d'un jupon dans son espace vital lui fait perdre toute contenance.
Saeba, c'est le bandard fou version killer. Forcément, quand on
est priapique, pas facile de se concentrer sur les objectifs d'une mission. Pour ne rien arranger, à la mort de son partenaire masculin, l'inspecteur
Hideyuki Makimura, il se
retrouve flanqué de la soeur de celui-ci, l'inexpérimentée
Kaori. Et sous ses allures de garçon manqué,
Kaori cache un châssis a rendre dingue tout mâle
hétérosexuel normalement constitué. Entre l'obsédé sexuel expert en armes de poing, et la nénette caractérielle qui tient son flingue n'importe comment, on tient le couple explosif
et des milliards de possibilités...
Violents et crus, les deux premiers tomes de
City
Hunter sont intéressants car ils marquent une première évolution, voire un changement de cap, dès le commencement de l'histoire. Au début,
Ryo Saeba travaille en solo.
Ses méthodes sont ultra-brutales, voire sadiques, et sa réputation sulfureuse. Les chapitres sont presque tous marqués par des morts violentes et sanglantes. Lorsque son vieil ami le policier
Hideyuki Makimura est tué, et que
Kaori devient sa partenaire, le manga change de tonalité. Le polar violent et sombre devient une comédie, avec toujours
des gros flingues et des yakuzas, mais on n'est plus si éloigné du style de
GTO. Je me suis même demandé si
GTO ne s'était pas directement inspiré d'un des
chapitres du tome 2 de
City Hunter, celui où il est engagé comme garde du corps de la fille d'un yakuza, et qu'il se retrouve aux prises avec une classe de lycéennes
hystériques... En tous cas, si ça ne vole pas toujours très haut, la lecture de ces deux premiers tomes m'a franchement défoulé, et comme en plus l'édition Panini grand format est chouette,
avec moult pages couleurs et quelques textes explicatifs, ça me donne envie de choper les tomes suivants. Après, si en plus ça peut être au même prix, ça ne me dérangerait pas.
Gunsmith
Cats
de Kenichi Sonoda
Kondansha 1991
Glénat : 1996-2002, série terminée en 8 tomes,
rééditée en format élargi 4 tomes
City Hunter, déjà c'était bien. Mais alors Gunsmith Cats, mes enfants, c'est de la très, très bonne dope. Imaginez : un duo de filles à tomber, de l'action pure
avec des scènes de folie, des bagnoles que même moi j'en bave (alors que d'habitude je m'en fous) et une totale absence de moralité. C'est excessif, ça ne gamberge pas une seconde et il n'y a
toujours qu'une seule manière de résoudre les pires situations : à coup de flingues et d'explosifs. Ajoutez à cela que le dessinateur est Kenichi Sonoda, dont j'ai déjà admiré
les talents de designer pour Bubblegum Crisis : Mégatokyo 2032, le bonheur est complet.
C'est le sieur Faust qui avait attiré mon attention sur ce manga, dans son excellent article parfaitement objectif (en gros, lui aussi
apprécie le cocktail Girls+Guns+Grenades).
L'histoire en quelques mots :
Rally Vincent (la
brune) est une chasseuse de primes, dont la couverture est un magasin d'armurerie qu'elle dirige à Chicago, à l'enseigne de "
Gunsmith Cat". Forcément, ça aide pour se procurer les gros
calibres. Elle a pour partenaire
Minnie Mey (la blonde), officiellement sa vendeuse au magasin, en réalité une petite peste qui a un faible pour les explosifs, notamment les
grenades. Lors de leur première affaire, c'est gâce à l'intervention de cette dernière que tout se termine bien, du coup l'enseigne de la boutique récupère un "s" bricolé, et devient
"
Gunsmith Cats". A elles deux, elles sautent sur toute affaire qui peut leur rapporter gros, surtout lorsqu'il s'agit de payer les frais récurrents de réparation de
leurs belles bagnoles, la
Lotus Elan, la
Ford Shelby Mustang GT500, et même... la
Fiat 500 de
Minnie Mey. Il faut dire que
Rally a une manière assez particulière de les utiliser en mission, je pense à la scène délirante où elles arrivent à ne pas percuter une petite fille qui joue au ballon en la
faisant passer à travers la voiture portières ouvertes... Enfin bref, moi qui n'ai que très rarement fantasmé sur des bagnoles, j'ai fait tilt, faut dire aussi qu'une de mes idoles,
Steve
McQueen, pilotait déjà sa
Mustang comme personne dans
Bullit, et que le clin d'oeil me paraît évident...
Les personnages secondaires sont très typés, je ne vais pas vous les
décrire tous, mention spéciale au "transporteur", un héros auquel
Sonoda donne un relief de plus en plus net avec les pages, jusqu'à en faire un héros à part entière. Il me
semble qu'il a eu un one-shot à son nom, non traduit en français, sous le titre "
Bean Bandit" (à vérifier). Dans le genre immoral, je signale aussi l'ex de
Minnie
Mey, un japonais du nom de
Ken, avec qui elle a eu une aventure torride bien avant ses actuels 18 ans... ce qui, techniquement, fait de
Ken un amateur
de nymphettes que la morale réprouve. Si on objecte qu'à l'époque des faits, la dite nymphette exerçait des talents de prostituée mineure dans un bordel de Chinatown, je ne suis pas sûr que cela
constitue des circonstances atténuantes, m'enfin ceci explique en partie cela. Heureusement, dans le manga, la miss a soufflé ses 18 bougies, alors passons. Pour cette fois.
Un seul tome, le premier de l'édition non révisée de Glénat, en sens de lecture français, c'est un peu court pour se faire une opinion, mais je dois reconnaître que vers la fin j'ai commencé à
ressentir un vrai sentiment d'addiction pour ce cocktail absolument jouissif. Gunsmith Cats, c'est un vrai plaisir pour l'oeil, grâce à la plastique parfaite des héroïnes (trop
rarement dénudée, hélas, euh, hum pardon). Toujours sexy que ce soit en jupe ou en bleu de travail, des frimousses trop kawai qui donnent toute la gamme des émotions, c'est showtime je vous dis.
L'ami Faust nous apprend que Sonoda aurait du mal à dessiner les poitrines. Peut-être, en tous cas je ne peux pas dire que cela m'ait particulièrement frappé, ou alors dans ce
cas je veux bien reprendre une louche de dessins représentant des filles au seins "mal dessinés". N'importe quand.
City Hunter, Gunsmith Cats, deux titres que je découvre seulement maintenant, mais qui m'ont apporté mon content d'émotions fortes. Comme un bon verre de pur
malt, ça fait du bien par où ça passe, même si ça n'est pas recommandé par l'office catholique. D'ailleurs c'est ça qui est bon. Des plaisirs inavouables, que des auteurs ont eu la bonne idée de
mettre en manga, et, croyez-moi, j'ai bien envie de m'en reverser un verre.
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