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"The Velvet Underground Revisited" (Festival Days Off)+Soap and Skin

Publié le 08 juillet 2011 par Notsoblonde @BlogDeLaBlonde

L'affiche annonçait du lourd : 

Les ex-Supergrass (désormais Hot Rats) s'associent au bassiste de Radiohead (colin Greenwood) et à Nigel Godrich (producteur qui a travaillé avec Radiohead, U2 ou encore The Strokes) pour revisiter le mythique répertoire du non moins mythique Velvet Underground. Alléchant.

Décidément, le festival Days Off a toutes mes faveurs : une programmation d'une finesse absolue qui fait la part belle aux "one shot" de ce genre qui ont la saveur piquante des instants qui n'existent que le temps d'un concert et deux salles formidables : La cité de la Musique et Pleyel. Parfait.

Ce soir là, c'est à la cité de la Musique que le concert se joue. 

Première partie : une jeune femme (21 ans) entre seule sur la scène qui restera dans l'obscurité profonde pendant presque tout son set. Il s'agit de Soap And Skin. Le timbre de voix et les intonations rappellent Björk, les arrangements renforcent l'impression de mimétisme. Le fond sonne trip hop expérimental (on entend des carillons, de l'accordéon, un fracas d'orage...). Pas mal. La belle a vraisemblablement des fans dans la salle qui l'acclament entre deux morceaux. Pour ma part j'aime bien mais je dois avouer que certains instants me semblent à la limite du supportable. Je ne suis pas très ciiente, d'une façon générale, des démonstrations vocales et là il y en avait et puis quand la belle autrichienne chante en allemand, désolée,  je ne peux m'empêcher de me dire que cette langue n'est vraiment pas faite pour être chantée. Pardon d'avance à tous les germanophiles, ça reste un avis personnel bien sûr mais ouch.

En réalité quand je ferme les yeux ça me plait plutôt bien (enfin sauf quand elle pousse trop sa voix à mon goût) mais dès que je la regarde, ça m'exaspère : je trouve son jeu de scène trop appuyé. L'errance mimée -je-fais-deux-tours-de-mon-piano-l'air-complètement-hagard avant d'attaquer m'énerve, le choix de se masquer les yeux pendant presque tout un morceau me parait bizarre, les mimiques de fille-paumée empruntées à de mauvaises séries B m'irritent. Je suis un peu soulagée quand j'entends que c'est terminé. Anja a un répertoire très dark, indiscutablement intéressant à écouter mais pour ce qui est de regarder, je n'ai pas été séduite. Ses morceaux lugubres sont pourtant beaux pour la plupart...En voici un qui me plait bien :


Soap&Skin - Thanatos (from Lovetune For Vacuum) par playitagainsam

Changement de plateau. Installation de ballons gonflés à l'hélium, coloris argent, à l'éclat métallique, de part et d'autre de la scène. Joli. Minimaliste mais joli car les lumières se reflètent à leur surface.

J'imaginais que le concert allait ménager les titres phares du Velvet pour la fin du set mais les artistes du soir ont fait un autre choix. Ils attaquent en effet avec Sunday Morning. Dès les premières notes, le public réagit en applaudissant à tout rompre et en criant sa satisfaction malgré les larsens. Frisson.

Gaz Coombes qui sait vivre avec son temps fait défiler la set list sur l'Ipad installé sur son pupitre et enchaine les tubes. De temps en temps les boules à facettes installées au plafond sont éclairées et inondent la salle de paillettes lumineuses. C'est beau et ça donne l'impression de tanguer doucement. A l'arrière des musiciens ce sont des projections souvent psychédéliques qui défilent faisant paraitre le fond de scène mouvant. Intriguant.

Le deuxième titre est celui que j'attendais le plus ce soir "I'm Waiting for the man", magique malgré encore quelques petits larsens (oui...). Ensuite c'est Feist qui vient en guest pour incarner Nico le temps d'un morceau. Ce sera sur "Everybody Knows". Superbe moment. Suivra Venus in fur et ses longues parties instrumentales complètement hypnotiques. Il n'y a qu'à fermer les yeux pour voyager dans le temps. Emouvant. "Run, run, run" et son énergie rock apporte un son plus punchy avant qu'Anja de Soap and Skin ne revienne en guest poser sa voix vénéneuse sur "Pale blue eyes". "Heroïn" arrive ensuite, "There she goes again" puis Anja revient à nouveau pour "I'll be your mirror", suivi de  "I can't stand it" puis le fameux "Who loves the sun?".

Deux titres en rappel (dont Sweet Jane) et puis s'en vont. 

Si le Velvet Underground n'a pas été revisité ce soir là au sens où les arrangements ont été respectés fidèlement et les intonations de voix semblaient elles aussi reprendre celles de Lou Reed, il a été joué et magistralement. Pour ceux qui pensaient que les ex-Supergrass avaient disparu qu'ils se réjouissent. Ils sont encore là, sur un autre projet, The Hot Rats et sur scène, et bien ça envoie.

Merci au Festival Days Off d'avoir fait revivre le Velvet Underground l'espace d'une soirée.

Heureux sont ceux qui ont eu la chance d'y assister...


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