Nous connaissons tous cette chanson, "No soy de aqui, no soy de allà", popularisée en France par notre international Julio Iglesisas (sous le titre "Un jour tu ris, un jour tu pleures" - Snif).
Ecoutée par son auteur, la chanson prend une toute autre saveur et une toute autre ampleur.
J'admire tout particulièrement "l'ascension sociale" des personnalités issues de milieux de la grande pauvreté, surtout si elles sont restées fidèles aux idéaux de leur jeunesse. Et qui, à l'instar de certains des héritiers dans notre pays, ont fait preuve de grand talent, sans rien devoir au nom de leur père ou leur mère; mais seulement à leur mérite.
C'est là toute la différence entre les premiers qui, sans avoir démérité sont toujours honorés; et le second, pleinement méritant et toujours libre.
Facundo Cabral faisait partie de la seconde catégorie.
J'ai dit
Plume Solidaire
Forte émotion en Argentine après la mort du chanteur Facundo Cabral
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 10.07.11
Le chanteur argentin Facundo Cabral a été tué par balles, samedi 10 juillet à l'aube, alors qu'il se rendait en voiture à l'aéroport international de Guatemala City, a annoncé un porte-parole de la présidence guatémaltèque. "Dix-huit impacts de balles ont été retrouvés sur le véhicule", a fait savoir le porte-parole, Juan Manuel.
Une autre personne a été blessée, a rapporté un policier présent sur le lieu de la fusillade. Dans un communiqué, les services de la présidence ont indiqué que les autorités locales tentaient de savoir si la mort du chanteur argentin, âgé de 74 ans, était un assassinat ou la conséquence d'un vol avec violence.
Le parcours de Cabral était singulier. A neuf ans, il s'est enfui de sa maison pour aller voir le président Juan Peron et son épouse mythique Eva Duarte.
Il aurait réussi à se faufiler parmi les gardes du corps pour demander au couple du travail pour sa mère, qui en a obtenu un immédiatement. "Enfin quelqu'un me demande du travail et non de l'argent !", aurait alors dit Eva. Mais la jeunesse de Cabral, où se mêlent alcool et violence, est difficile et le conduit en prison.
Après cela, dans les années 1960 il commence à se consacrer à la musique. En 1970, il enregistre "No soy de aqui ni soy de alla" ("Je ne suis ni d'ici, ni d'ailleurs"), la chanson qui va le propulser vers la célébrité.
Par la suite, porté par sa popularité, et également le succès de ses livres, Cabral a sillonné le monde. Il assurait avoir visité plus de 150 pays. Appelant sans relâche à la paix, il avait été distingué en 1996 par l'Unesco qui l'avait nommé Messager mondial de la paix.
La mort du compositeur-interprète à l'âge de 74 ans a suscité une vive émotion en Argentine. "C'était un artiste singulier : personne ne faisait ce qu'il faisait. Sa grande passion était la marche : c'était, plus que quiconque, un homme sans frontières, totalement libre", a témoigné Jairo, un autre chanteur argentin avec qui Cabral a beaucoup enregistré.
"On perd un artiste qui a apporté quelque chose de différent à la musique argentine", a réagi, un autre interprète, Alberto Cortez. Les spectacles de Cabral étaient en effet des moments d'intimité dans lesquels il dialoguait avec son public aidé seulement de sa guitare. "C'était l'un des ces types irrévérencieux qui font des choses que tu as toujours rêvé de faire, mais que tu ne feras jamais. Il n'avait pas de maison, il vivait dans des chambres d'hôtel. Il disait: autrement on accumule des choses", a résumé Tarrago Ros.
Le président vénézuélien Hugo Chavez a tenu lui-même à saluer la mémoire de Cabral, un "troubadour de la pampa".
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Facundo Cabral
No soy de aquí, Ni soy de allà
Colaboración de Marcial Rivera Rodríguez
Hablado:
'Me pongo el sol al hombro
y el mundo es amarillo
y si llueve, me mojo,
y no me enojo por que no encojo.'
'Una lechuga me basta y sobra
para hacer sombra
y qué me importa si no me nombran'.
'Limpio mi vagón de carga,
duermo una semana larga,
como una porción de pizza
y me vivo de la risa.'
'Me gusta andar
pero no sigo el camino
pues lo seguro ya no tiene misterio,
me gusta ir con el verano muy lejos
para volver donde mi madre en invierno
y ver los perros que jamás me olvidaron
y los abrazos que me dan mis hermanos,
me gusta, me gusta.'
Me gusta el sol, Alicia y las palomas,
el buen cigarro y las malas señoras,
saltar paredes y abrir las ventanas
y cuando llora una mujer.
Me gusta el vino tanto como las flores
y los conejos pero no los tractores,
el pan casero y la voz de Dolores
y el mar mojándome los pies.
No soy de aquí ni soy de allá
no tengo edad ni porvenir
y ser feliz es mi color de identidad,
no soy de aquí ni soy de allá,
no tengo edad ni porvenir
y ser feliz es mi color de identidad.
Me gusta estar tirado simpre en la arena
o en bicicleta perseguir a Manuela
o todo el tiempo para ver las estrellas
con la María en el trigal.
No soy de aquí...