LEMONDE.FR avec AFP | 06.07.11 | 15h32 La caisse de prévoyance sociale ( CPS ) c'est à dire la Sécurité sociale polynésienne, va porter plainte contre l'Etat français pour obtenir le remboursement des 226 millions d'euros qu'elle estime avoir déboursés pour traiter les pathologies liées aux essais nucléaires.
La CPS considère avoir pris en charge à 100 % les dépenses de santé de 5 046 malades qui souffrent ou ont souffert de l'une des 18 pathologies recensées par la loi Morin, potentiellement liées aux expérimentations nucléaires effectuées en Polynésie française entre 1966 et 1996.
"La loi Morin n'indemnise qu'au cas par cas. Sur 12 dossiers, un seul a obtenu un remboursement à hauteur de 2 %, ce n'est pas sérieux", a déclaré à l'AFP Hiro Tefaarere, membre du conseil d'administration de la CPS et premier vice-président de l'Assemblée de la Polynésie française.
REMBOURSEMENT SOUS FORME DE FORFAIT
La CPS demande donc un remboursement sous forme de forfait, ce qui aurait été, selon elle, "admis par le cabinet du ministère de la défense".
L'organisme de protection sociale souhaite mobiliser le gouvernement polynésien et l'Assemblée locale, et prendre "un cabinet d'avocat international" afin d'accélérer le dossier et de négocier un forfait plus important, poursuit l'administrateur.
"Lorsque je vois les montants qui sont affichés par la CPS, je ne pense pas que tous les cancers de Polynésie soient liés au nucléaire depuis trente ans, ou alors ça se saurait", a réagi le haut-commissaire de la République Richard Didier, qui représente l'Etat dans cette collectivité d'outre-mer.