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On commence donc avec le Triathlon de Paris qui se disputait ce dimanche. Même sans aucun entraînement (5 footings en un an, une sortie vélo en février et une pauvre séance natation il y a trois mois), même avec 15 kilos de trop, même en étant rentré tard dans la nuit après le concert de Mika à Compiègne (3 heures debout à piétiner pas top la veille d'une course), je tenais à prendre le départ de cette épreuve qui m'avait tant plu l'an dernier, en particulier sa partie natation. Pas très raisonnable je vous l'accorde vu l'état pathétique de mon dos mais tant pis. Voici le récit de la journée.
8h30. Me voilà sous le Pont Alexandre III. Plusieurs semaines que j’imaginais cet instant à chaque fois que je passais sur les berges. Vision unique. Magique. Au-dessus de nos têtes, les statues des nymphes de la Seine du sculpteur Georges Récipon (c’était la page culturelle…) semblent nous regarder. Peut-être même nous admirent-elles. Sûr que depuis plus d’un siècle qu’elles sont là, elles n’ont pas souvent vu ça ! Même les millions de touristes qui passent ici depuis des années sur les bateaux mouches n’ont jamais connu ça. Eux, sont sur l’eau. Nous, nous sommes DANS l’eau. Et ça fait toute la différence. Le Triathlon de Paris nous offre ce privilège rare. Alors il faut savourer. Retirer les lunettes pour mieux profiter de ce panorama, faire un petit tour sur soi-même pour prendre conscience de notre chance. S'imprégner car il faudra attendre un an pour revivre ça. Pause touristique terminée.
Après quelques mouvements, nouvelle sensation forte. A chaque respiration à droite, on aperçoit la verrière du Grand Palais et le drapeau tricolore qui flotte au sommet. Même si je sais bien qu’il y est tous les jours de l’année, j’aime penser qu’on la hissé juste pour nous. Un p’tit coup sur la tronche par la droite, un nageur qui nous grimpe dessus par la gauche, c’est le charme des parties natation du triathlon. Mais on ne va pas se plaindre, la Seine est suffisamment large pour que l’effet « essoreuse » soit limité. Un peu plus loin, lors des respirations à gauche, on commence à apercevoir la Tour Eiffel. Là encore, vision unique. Une trentaine de minutes après le départ, juste après être passé sous le Pont d’Iéna, il est temps de retrouver la rive gauche avec la grande dame de fer pour nous accueillir… et quelques jolies pom pom girls pour redonner du courage (ça ne fait jamais de mal). Une fois encore, ces trente minutes resteront un temps fort de mon année sportive (remarquez, pour l'instant je n'ai rien fait d'autre...). Et tant pis pour ceux qui continuent de penser que l’eau de la Seine est insalubre et qu’un troisième œil va nous pousser si l’on boit la tasse. Ils ne savent pas à côté de quoi ils passent.
De nouveau une interminable transition et en route pour la course à pied. Sur la route, on entend parler anglais et on aperçoit des tenues venues de l’étranger. Un détail qui ne trompe pas sur la nouvelle dimension de l’épreuve. L’impression de se retrouver un peu sur le Marathon de Paris devenu un must des courses à pied pour tous les coureurs étrangers. Le Triathlon de Paris possède tous les atouts pour en devenir un du triple effort. Un parcours somptueux dans l’une des plus belles villes du monde (la plus belle même pour moi mais c’est évidemment subjectif), une organisation nickel, que demander de plus ?
Retour à la course. Une saleté de côte (pléonasme) nous conduit sur la place de Varsovie. Passage devant le Musée de l’Homme et vue imprenable sur la Tour Eiffel et le Champ de Mars. La sensation de courir dans une carte postale. Et tous ces touristes qui pour certains nous regardent bizarrement et pour d’autres osent un petit encouragement. Et dans l’état où je suis, ça fait du bien ! 10km quand on est entraîné, c’est de la rigolade. Mais avec mes cinq ou six (au mieux) pauvres footings en un an, 10 bornes, c’est long. J’ai les sensations habituellement ressenties au 35e km d’un marathon. Le problème, c’est que je n’en suis qu’à peine à 5… Le chrono est oublié depuis longtemps. Je pourrais faire moins de trois heures en me remuant un peu mais à quoi bon ? Allez, un dernier passage au Trocadéro, un dernier tour sur le Pont d’Alma et une dernière ligne droite avec l’arche d’arrivée au bout. La breloque est dans la poche (mon neveu va être content de la récupérer) ! Au final, trois heures et des poussières de balade dans Paris. Trois heures et des poussières de plaisir (la souffrance fait partie de ce plaisir… oui oui on est un peu maso…). Vivement l’année prochaine.
Conclusion : une fois encore j'ai adoré (y compris le départ à pied vers le départ natation -1500m - qui a des allures de procession). J'en ai bien bavé en course à pied où le manque d'entraînement et les kilos en trop m'en vraiment pourri la vie. Mais quel pied de se replonger dans cette ambiance. Paris avait cette année la particularité de compter 50% de non licenciés. Une stat intéressante pour le développement du triathlon. La preuve aussi que de plus en plus de personnes comprennent que le tri n'est pas qu'un sport de dingue et est bien accessible à tous sur des distances comme celles de Paris.
(Photos Thierry Deketelaere/Triathlète)
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Cinq Meudonnais étaient également partis en Allemagne pour le Challenge Roth (format Ironman). Bravo à Copsté alias Stéphane Cottereau qui nous crédite d'un formidable 10h7'... Un petit peu de regrets sans doute de ne pas être passé sous les 10 heures mais respect total Steph. Tout comme pour Jérôme Montant en 10h44. Un immense bravo aussi à Cyril Colle, auteur de son premier Ironman en 11h20. Cyril, dit "le Vosgien", est tombé dans le tri il y a quelques mois et on ne l'arrête plus ! Jimi Fréchette, en 12h51 et Guigui (Guillaume Cophein), en 11h42', rejoignent eux aussi la communauté des Ironmen. Une fois encore 5 sur 5 pour le Meudon Triathlon !
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Derrière cette belle hypocrisie générale, je préfère retenir qu'enfin, on prête de l'attention à ce groupe en train d'écrire une belle page du sport français. Les BleuEs bénéficient également du dégoût pour le foot masculin suite à la grève du Mondial 2010.
Alors que la comparaison entre foot masculin et foot féminin se faisait jusqu'à présent sur le niveau des matches (ça va moins vite, il y a du déchet etc.), elle se fait désormais sur l'état d'esprit (elles mouillent le maillot elles, elles ne trichent pas - ou moins-, ne se roulent pas par terre des heures etc). On est donc passé d'une comparaison négative à une comparaison à l'avantage des filles. Comme quoi selon l'angle dans lequel on se place pour juger d'une situation, les choses apparaissent différemment (à méditer et surtout à appliquer dans la vie de tous les jours...). C'est tout bénéf. Ephémère, ne rêvons pas, mais profitons-en.
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Je vous invite fortement à aller lire son blog. thierrycerinato.com