Un désaveu de poids. Simone Veil, présidente d'honneur de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, s'est prononcé farouchement contre la proposition de Nicolas Sarkozy concernant l'enseignement du génocide juif au CM2. «A la seconde, mon sang s’est glacé», a-t-elle expliqué à «L'Express».
Un désaveu de poids. Simone Veil, présidente d'honneur de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, s'est prononcé farouchement contre la proposition de Nicolas Sarkozy concernant l'enseignement du génocide juif au CM2. «A la seconde, mon sang s’est glacé», a-t-elle expliqué à «L'Express».
«C’est inimaginable, insoutenable, dramatique et, surtout, injuste. On ne peut pas infliger cela à des petits de dix ans! On ne peut pas demander à un enfant de s’identifier à un enfant mort. Cette mémoire est beaucoup trop lourde à porter. Nous mêmes, anciens déportés, avons eu beaucoup de difficultés, après la guerre, à parler de ce que nous avions vécu, même avec nos proches. Et, aujourd’hui encore, nous essayons d’épargner nos enfants et nos petits-enfants. Par ailleurs, beaucoup d’enseignants parlent -très bien- de ces sujets à l’école», estime-t-elle.
Aux yeux de l'ancienne ministre, la suggestion du Président de la République risque d’attiser les antagonismes religieux. «Comment réagira une famille très catholique ou musulmane quand on demandera à leur fils ou à leur fille d’incarner le souvenir d’un petit juif?» s’interroge-t-elle.
Par ailleurs, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) dit accueillir «de manière réservée» la proposition de Nicolas Sarkozy et «craint que cette initiative ne soit contre-productive». «Ce n'est pas en s'identifiant à la victime qu'on fera reculer le racisme et l'antisémitisme d'aujourd'hui et de demain. On ne peut pas prescrire la mémoire pour prévenir l'oubli», estime Raphaël Haddad, président de l'UEJF.
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