Je suis d’humeur nostalgique aujourd’hui alors je vais vous faire partager cette merveilleuse découverte : il s’agit d’une artiste atypique, ou plutôt d’une artiste à part entière, d’une beauté musicale (et physique) incroyable. En parallèle de sa carrière solo, elle est également chanteuse du duo Taima, cinéaste et documentariste engagée.
Elle, c’est Elisapie Isaac, impressionnante jeune femme à la voix inouïe. Voyons un peu son fabuleux parcours.
Dès l’enfance, la musique fait partie de sa vie. Elle interprète tous les jours les chants et les hymnes religieux appris à l’église et sa mère la fait répéter régulièrement afin qu’elle ne les oublie pas. À 14 ans, son oncle lui propose de faire partie du Salluit Band (groupe de folk-rock-gospel qui existe depuis les années 60 et qui tourne encore) à titre de choriste. Mais à l’époque, Elisapie ne rêve pas encore de devenir une chanteuse. C’est pourquoi quelques années plus tard, elle met de côté la musique pour se consacrer à ses activités reliées aux communications.
À 15 ans, elle produit et anime une émission de radio pour les jeunes, diffusée par le réseau radiophonique TNI à Salluit. Durant les étés, elle occupe plusieurs emplois comme animatrice et journaliste d’émissions de télévision. Elle est également agent de liaison et conseillère auprès des jeunes à Salluit et à Kuujjuaq.
Puis c’est la production cinématographique qui l’appelle. En 1999, Elisapie décide de venir à Montréal pour étudier les communications au Cégep John Abbott. En 2000, elle participe, à titre de journaliste et d’animatrice, à la production d’un documentaire sur les peuples du cercle polaire intitulé Peoples of the Circumpolar produit par la société de production inuit TPI. La production de ce documentaire la conduit à visiter plusieurs pays du cercle polaire dont la Norvège, la Sibérie, le Groenland, l’Alaska et le Grand Nord canadien. Cette expérience s’avère déterminante pour elle et lui insuffle le besoin d’exprimer son attachement profond pour la culture inuit par le biais de l’art.
La musique folk a toujours eu une grande influence pour Elisapie. Elle apprécie particulièrement l’émotion et la sensation d’intimité qu’elle procure. Ce goût marqué pour ce genre la motive à recommencer à chanter, à écrire des textes et à rechercher un partenaire pour créer des chansons. Elle rencontre Alain Auger pour la première fois en juillet 2000.
En 2001, elle remporte le quatrième concours « Cinéaste autochtone » tenu par l’Office national du film du Canada (ONF), ce qui lui permet de réaliser un court métrage intitulé Sila piqujippat (Si le temps le permet) dont la première mondiale a lieu en mars 2003. Depuis sa sortie en mars 2003, Elisapie a présenté son film à Trouville en France, à New-York, au festival Sundance 2004, à Montréal, à Toronto, à Terre-Neuve, au Nunavik, et s’est méritée le prix Rigoberta Menchu Tum au Festival Présence Autochtone en septembre 2003.
Ce qu’il y a de plus impressionnant chez cette candienne inuk, c’est ce fabuleux parcours humain mais aussi musical. Suite au duo Taima qu’elle a fondé en 2001 avec le guitariste et compositeur Alain Auger, elle a fait découvrir au monde en 2009 un magnifique album intitulé «There Will Be Stars». Un souffle où s’entremêlent joie de vivre et mélancolie, où se côtoient chansons pop et univers folk, où la poésie des mots salue au passage l’anglais, le français et l’inuktitut.
De la pop nordique ? De l’éclectisme en provenance de l’Arctique ? Elisapie Isaac va vous donner l’envie du voyage, de savourer la vie comme elle vient et vous fera briller vos petits yeux de passionné.
Pour finir, je vous laisse avec son magnifique clip « Moi, Elsie » enregistré dans le nord. La musique est de Pierre Lapointe et les paroles sont de Richard Desjardins.
Crédit Photo : Raphaël Ouellet et Valerie Jodoin Keaton