L'Ordre national des infirmiers, créé par la loi, fait part, au 11 juillet de son risque de disparaître rapidement face à la crise financière et politique qu'il traverse. Les discussions avec les partenaires de l'Ordre sont aujourd'hui dans une impasse, au 8 juillet, sa Présidente, Dominique Le Bœuf a annoncé sa décision de démissionner malgré la volonté des conseillers nationaux de pérenniser l'Ordre et de poursuivre les discussions avec ses partenaires.
Après 3 rejets en 1998, 2003 et en janvier 2006, l'Ordre infirmier avait été voté définitivement le 14 décembre 2006. C'était l'aboutissement de la demande, à l'époque, d'une quarantaine d'associations d'infirmières ou de professions paramédicales en majorité libérales dont la représentativité est contestée, en particulier par les organisations d'infirmières hospitalières (environ 80% de la profession).
Mais les “choses” ont mal tourné: L'ONI avait demandé, au 1er septembre 2009, une inscription assortie d'une cotisation obligatoire de 75 euros, demande alors adressée à plus de 500 000 infirmier(e)s. La profession a toujours refusé, dans sa majorité ce principe de cotisation jugé trop élevé et reflétant une organisation trop lourde et trop coûteuse. Des appels à la grève contre l'Ordre et des boycotts des inscriptions avaient alors été lancés. La cotisation avait donc été revue en mars dernier (de 75euroà 30euroannuel pour les salariés). Les infirmier(s) lui reprochent un manque de communication vers les infirmiers et une incapicité à férer l'ensemble de la profession autour d'un objectif commun.
Résultat, l'Ordre national des infirmiers se trouve actuellement dans une situation financière critique. Le Conseil national de l'Ordre s'avoue menacé de disparition et de ne plus pouvoir assumer les missions de service public qui lui avaient été confiées comme la promotion de la santé publique et la qualité des soins et le suivi de la démographie de la profession. Aujourd'hui, près de 100.000 infirmières et infirmiers se seraient tout de même inscrits au tableau, représentant près de 25% de la population infirmière et 1.000 nouveaux infirmiers s'inscriraient chaque semaine.
Un retour en arrière? L'Ordre indique dans son communiqué: ”Revenir en arrière serait un échec majeur pour les infirmiers eux-mêmes, pour les patients qu'ils prennent en charge, mais également pour le système de santé, à l'heure où l'Ordre est devenu l'interlocuteur incontournable de la profession dans le paysage sanitaire”.
Aujourd'hui, l'Ordre appelle à la mobilisation de tous ceux qui croient qu'une institution pour l'ensemble de la profession infirmière est utile à la qualité des soins et à l'évolution de la profession. Mais n'est-ce pas déjà trop tard ?
Source:Communiqué Ordre Infirmier- Virginie Lanlo
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