A l’occasion de l’assemblée générale annuelle de la première mutuelle santé Française, la question du groupement dans le cadre du Groupe Istya a été abordée. En effet face au développement concurrentiel considérable et à la faiblesse persistante de l’Assurance Maladie, plusieurs mutuelles santé ont pris la décision de s’associer tout en conservant leurs identités propres. Il est effectivement difficile pour une mutuelle santé d’exister sereinement sur le marché de la protection sociale sans bénéficier d’une assise suffisamment importante. En conséquence, cette initiative engagée par certaines mutuelles santé essentiellement issues de la fonction publique est tout à fait pertinente et devrait même constituer le point de départ d’un phénomène de concentration. A cet égard, il convient d’avoir conscience que l’éclatement concurrentiel suivi d’une concentration concurrentielle est un processus classique sur les marchés commerciaux émergents ou récemment libéralisés. Cela a notamment été le cas sur le marché de l’accès à Internet ou celui de la distribution d’électricité.
Or au-delà de permettre aux mutuelles santé de disposer d’une meilleure structuration financière globale, une telle concentration permet également d’envisager des perspectives de développement plus importantes. C’est en tout cas la volonté de la MGEN qui entend profiter de la constitution du Groupe Istya pour accentuer sa suprématie sur le marché de la mutuelle santé : « Thierry Beaudet a confirmé les travaux conduits avec la MOCEN et annoncé la tenue de travaux exploratoires avec la MGEFI, en vue de son éventuelle affiliation. Il a enfin appelé l’ensemble des délégués et salariés du groupe MGEN à faire de l’union mutualiste de groupe une réalité sur le terrain, par la multiplication des coopérations opérationnelles avec les collaborateurs des autres mutuelles affiliées ». En outre, il y a fort à parier que le marché de la mutuelle santé connaîtra prochainement un nouveau bouleversement car il est aujourd’hui évident que le système actuel de protection sociale n’est plus satisfaisant. En revanche, la question es de savoir si les pouvoirs publics oseront aborder ouvertement cette question car elle est très polémique du point de vue de l’opinion publique.