Pourquoi faire appel à un coach familial ?

Publié le 11 juillet 2011 par Dailyconso
On connaissait le coaching professionnel, le coaching look... Le coaching envahit notre quotidien. Même la famille. Le coaching familial connait un engouement certain et tend à se développer partout en France. Mais pourquoi les parents ont-ils besoin de cette nouvelle forme de coaching ? Les réponses avec Sophie Le Bihan, fondatrice des Ateliers Family Coaching.

DailyConso : Pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous être lancée dans le coaching parental ?

Sophie le Bihan : Plutôt que de parler de coaching parental, je préfère le terme de coaching familial car les parents ne sont pas les seuls concernés. Nous réalisons nos actions aussi bien auprès des parents que des enfants, même si nos actions se destinent avant tout aux parents pour aider l'ensemble de la famille. Cela fait maintenant trois ans qu'Ateliers Family Coaching existe. Au départ, c'est une aventure privée. J'ai travaillé durant 15 ans dans les ressources humaines à former des managers et des collaborateurs, à leurs inculquer des techniques pour mieux fonctionner ensemble. Dans ma vie de maman, je rencontrais, et je rencontre encore, des "difficultés du quotidien". Ce que vivent tous les parents d'aujourd'hui en somme. J'ai donc essayé de comprendre comment faire pour que les choses simples ne deviennent pas systématiquement un sujet de conflit. Je ne me retrouvais pas en tant que maman. J'ai fait de nombreuses recherches auprès de professionnels, je suis partie a la rencontre de psychologues, de pédopsychiatres sans trouver pour autant les réponses que je cherchais. Je me suis donc inspirée de mon expérience professionnelle basée sur des notions liées à la communication : selon la manière dont je m'adresse à un enfant, le retour est différent de la part de ce dernier.

DailyConso : Pourquoi les parents font-ils appels à vos services ?

Sophie le Bihan : Aujourd'hui, deux éléments amènent les gens à s'intéresser au coaching familial. Tout d'abord un élément contextuel. La plupart des parents se sentent dépassés. Ils sont culpabilisés, on leur dit qu'ils sont de mauvais parents. Cependant, ils font leur maximum et les enfants ne sont pas pires qu'avant. Mais le contexte est différent, aussi bien pour les enfants que les parents. Et les outils que les parents connaissent ne sont plus applicables aujourd'hui. La situation professionnelle est plus difficile, la pression plus grande. Par ailleurs, de plus en plus de mamans travaillent. La journée de travail est intense. Quant au contexte social, on constate un éclatement de la cellule familiale. Les familles vivent loin des parents, et la transmission des outils par ces derniers ne se fait plus. De plus, les enfants d'aujourd'hui surcommuniquent et sont connectés en permanence grâce aux nouvelles technologies. Ils se coupent de leur famille et pour beaucoup de l'extérieur. On constate également qu'il y a plus de tentations, plus de demandes et que les négociations avec les parents commencent de plus en plus jeune ! Les enfants sont de plus en plus ouverts, de plus en plus actifs et les parents n'ont pas l'habitude de gérer. N'oublions pas dans le contexte social le poids des marques et des copains ainsi que la pression sur les résultats scolaires. L'école est le sujet numéro un de discussion entre les enfants et les parents. Et par conséquent le premier sujet de conflit. La relation parents/enfants n'est donc pas toujours simple, et c'est pourquoi les parents cherchent un peu d'aide.

DailyConso : Qui sont les parents qui viennent vous voir ?

Sophie le Bihan : Au départ, les personnes qui venaient me voir étaient des parents avec de grosses problématiques. Aujourd'hui, plus de la moitié sont des parents " responsables ". Ils sont conscients du contexte nouveau et n'ont pas de problématiques particulières. Mais ils veulent développer au maximum le potentiel de leurs enfants en affrontant les petits soucis du quotidien. De plus, les parents sont de plus en plus jeunes... Ils ne rencontrent pas de problèmes sensibles et lorsque le cas se présente, nous n'intervenons qu'en complément de professionnels. Mais c'est une situation assez rare. Pour résumé, les parents et les enfants évoluent dans deux mondes qui fonctionnent de manière parallèle et qui ne se rejoignent pas en permanence. Les animateurs sont donc là pour accompagner la parole des parents tout en assurant un rôle d'éducateur, en ce sens qu'ils transmettent des outils et ouvrent les yeux des parents, en leur permettant de prendre en main des nouveaux outils.

DailyConso : Quel est le rôle d'Ateliers Family Coaching ?

Sophie le Bihan : Notre rôle est d'accompagner les parents. Mais en aucun cas de changer leur manière d'éduquer leurs enfants, car il n'y a pas de bons ou de mauvais parents. Nous ajoutons simplement des clés supplémentaires auxquels ils n'auraient pas pensé dans la relation avec leurs enfants. Le but est d'avoir de bons résultats auprès des parents pour développer leurs enfants. Mais nous ne nous substituons pas aux parents. Ils font leur maximum et donnent le meilleur d'eux-mêmes. Nous ne portons pas de jugements. Nous ouvrons simplement les yeux des parents sur de nouvelles directions qu'ils pourraient prendre.

DailyConso : Comment se déroulent les séances de coaching ?

Sophie le Bihan : Nous organisons des ateliers qui se déroulent en groupe ou individuellement. Les groupes sont des moments d'échange d'expérience. C'est l'occasion pour les parents de se rendre compte qu'ils ne sont pas les seuls dans leur situation. Les séances individuelles permettent d'avancer plus vite sur des problématiques propre à la famille. Les séances durent environ 2 heures, 3 fois 2 heures pour les groupes minimum, et sont la base du coaching familial. La méthode est basée sur la prise en main des outils par les parents lors de ces séances qui se déroulent en trois temps. Dans un premier temps, les parents échangent, font part de leur expérience. Ils expliquent comment ils ont appliqué l'outil vu lors de la séance précédente, et tentent d'analyser pourquoi cela a fonctionné ou non. Les coachs sont là pour analyser et débloquer les situations qui ne sont pas optimales. Le second temps est le temps de la découverte et de l'acquisition d'un nouvel outil de façon ludique. Enfin, les séances se terminent par la mise en situation à travers des jeux de rôles ou des exemples de la vie quotidienne. Les parents doivent se confronter à ces situations en appliquant l'outil découvert. La principale difficulté pour les parents vient du fait qu'il faut être exercé pour mettre en application l'outil face à un changement de comportement. Ils doivent être prêts face à la situation quand elle arrive. Une fois acquis cet outil, on laisse aux parents entre deux et trois semaines pour le mettre en application avant de faire un retour sur l'expérience. Enfin, Ateliers Family Coaching est la seule structure à proposer des séances via le web à travers des visioconférences, en individuel ou en groupes.

DailyConso : Qui sont les coachs qui animent ces séances ?

Sophie le Bihan : Les coachs, je préfère le nom d'animatrices et animateurs, sont avant tout des parents. Ils sont formés à ma méthode et suivent les ateliers pour eux-mêmes afin d'avoir un vécu face aux parents. Puis ils suivent une formation sur le métier d'animateur-formateur. Mon réseau d'animateurs et animatrices regroupent tous les types de profils : psychologues, mères de familles nombreuses, professeurs... J'effectue également un suivi régulier des animateurs afin de leur venir en aide le cas échéant.

DailyConso : Le coaching semble toucher tous les aspects de la vie du quotidien. Est-on en train de basculer dans une société d'assistés ?

Sophie le Bihan : Aujourd'hui, on fait appel à du coaching pour tout et n'importe quoi. Mais il existe un besoin puisque ça marche. Pourquoi le coaching familiale fonctionne ? Parce que les individus ne laissent pas suffisamment de place à la communication et à l'expression des ressentis. On ne sait plus faire aujourd'hui. L'environnement est différent de celui de nos parents. Les outils qu'ils utilisaient ne sont plus valables dans le contexte actuel. Les parents ont besoin d'aide et d'accompagnement et donc dans une certaine mesure de cours pour devenir parents ! Car en général, on apprend à devenir parent en se calquant ou en faisant le strict opposé de ce que faisaient nos parents. Les parents d'aujourd'hui sont conscients qu'il existe des problèmes, mais ils ne savent pas comment les affronter.

DailyConso : Comment êtes-vous perçus par les autres professionnels ?

Sophie le Bihan : Nous ne traitons pas de problèmes pathologiques. Si je ressens que le mal est plus profond, je pousse les parents à aller voir un spécialiste. Nous sommes tout à fait complémentaire d'un psychologue et d'un pédopsychiatre, et nous pouvons tout à fait accompagner les parents en plus du suivi professionnel. Mais en aucun cas nous ne nous substituons à eux. Nous ne sommes que des accompagnateurs.

Retrouvez toutes les informations nécessaires sur le site d'Ateliers Family Coaching