« Sur un air de Navaja », ou « The long Good-Bye » fut écrit en 1954, année du décès de l’épouse de Raymond Chandler.Retombé dans l’alcoolisme, il ne lui survit que cinq ans avant d'être terrassé par une pneumonie.
Nous avons tous au fond de la tête le personnage de Philip Marlowe, héros de ses romans, incarné à l’écran par Humphrey Bogart : une pipe ou une cigarette, un verre de Whisky à la main, un regard froid, des coups reçus et rendus, de belles femmes, des réparties cinglantes …Ici, le rôle de la belle Eileen Wade pourrait être tenu par Scarlett Johansson.
Les relations entre les deux hommes, qui se ressemblent beaucoup, sont devenues amicales autour de verres de gimlet sirotés au bar de Victor (moitié gin, moitié jus de citron vert). Philip Marlowe va se mouiller pour Lennox, mais le père de la morte, Harlan Potter (tiens, tiens, ce prénom, ce patronyme…sont-ils tout à fait anodins… ?) va tirer Marlowe de là. Un peu plus tard, celui-ci va être engagé par la sœur de la morte pour protéger de lui-même son mari, écrivain à succès alcoolique et violent qui méprise son propre travail. Et cet homme aussi, est retrouvé mort dans son bureau. Suicide ? Trop facile !
Philip Marlowe va déjouer cette intrigue à multiples tiroirs…et aux personnages secondaires – gangsters mexicains, flics irlandais et domestiques gominés – bien campés.
Un roman largement autobiographique puisque Chandler mourra en laissant inachevé son dernier livre … Tout est dans le style : intemporel, étincelant, inimitable.
The Long Good-Bye, traduit de l’américain par Henri Robillot et Janine Hérisson, publié par NRF Gallimard en 1992. 372 p.