Au lycée, on entend beaucoup parler sur les amphis de médecine...
On nous les décrit souvent comme un champ de bataille: L'état major professoral devant, débitant le cours à toute allure.
Aux premières lignes: les primants (étudiants qui sont pour la première fois en première année), sous le feu de l'ennemi doublant juché sur les hauteurs de l'amphi. On parle de bombes à eau, de vol de livres, de cours plongés dans l'huile, voir même de bizuthages forcés...
En fait, les amphis sont plutôt vécus comme le seul moment où l'on peut souffler, dans un genre de psychothérapie de groupe, en tout cas à Descartes:
Vous passez votre temps à faire des exercices et à apprendre des cours seul à la bibliothèque, vous faites des calculs de biophysique en dormant la nuit, vous ne sortez pas...
Et un beau jour, vous découvrez que vous n'êtes pas seul dans cette galère: 300 personnes sont regroupées dans un amphi, devant un prof qui est aussi passé par là un paquet d'années avant ("et dans mon temps, on était pas aussi mous que les amphis d'aujourd'hui...").
Donc forcément, il faut extérioriser cette joie, et ça passe par divers jeux selon le prof et l'humeur du moment...
Vous vous retrouvez comme ça avec des profs qui miment des cellules en rampant sur la paillasse de façon suggestive, ou bien qui clôturent leurs cours par des chants bien à eux...
Pour d'autres, il s'agira de faire un cours entier sans prononcer de mot interdit, sous peine de lancer l'hystérie dans l'assemblée: "Processus" (SSUUUUCCEEUUHHH!!!!) deviendra "mécanisme" ou "apophyse", même traitement pour "consensus", "suspecter", "occiput", "orbite", "concours" (AAAHHHH!!!!)...
Au final, l'ambiance est détendue, et le cours est travaillé de toute manière jusque dans les moindres détails comment l'exigent les QCM...
Donc oui, un amphi de médecine est animé: on n'arrive pas en retard sans se faire siffler, on ne part pas en avance sans avoir droit aux cris de "toouuriissttteeuuuhh....".
Mais l'amphi de médecine n'est pas un no man's land, et toute la rivalité entre primants et doublants reste du folklore potache: au final on passe tous le même examen...