En effet, PCEM1 devenait PAES (première année des études de santé) grâce à la Réforme.
Là-haut ils ont compris une chose: la première année est une boucherie pour 80% des candidats depuis quarante ans. Et donc ils se sont dit "mon dieu, ça ne peut plus durer, il faut arranger ça!".
Ayant eu le privilège de vivre l'avant et l'après, je vais tenter de vous esquisser le tableau...
Avant la Réforme:
- 2500 candidats env. au début de l'année. Tout le monde assiste au même cours et passe le même examen. Puis à l'issue des deux semestres, un classement est établi en fonction de la moyenne générale. Cette année là, il y avait 350 places en médecine, une quarantaine en dentaire, une trentaine en maïeutique et je crois une vingtaine en kiné. Après les résultats, on convoque les 500 premiers dans un amphi de garnison. Puis les candidats sont appelés dans l'ordre du classement et chacun choisit sa filière, en fonction des places restantes...
- On a donc à peu près 2000 candidats qui ressortiront bredouille, avec le droit de redoubler une seule fois. Les doublants recalés avaient des passerelles proposées pour la L2 et L3 bio dans la fac.
- Au final, on a donc un système rustique mais cruel...
- Il y a fusion de la filière pharmacie jusque là indépendante à la filière médecine. Résultat, 3095 candidats cette année. Saturation des effectifs, les cours sont retransmis pour la majorité en visioconférence: un amphi a un prof, et les autres ont le diapo et la voix off, et on tourne...
- Le programme est modifié, l'avantage du doublant s'estompe au deuxième semestre.
- Les filières sont cloisonnées: on choisit une ou des options au deuxième semestre. Préparer le concours médecine ne permet d'avoir que médecine. Si on souhaite être classé en plus pour dentaire ou pharma, il faut rajouter 20h de cours à chaque fois et une épreuve par filière.
- Le programme a été hérité du programme médecine: les doublants de pharmacie se sont retrouvés au même niveau que les primants médecine, mais sans seconde chance par contre.
Il y a 2 facs de pharma à Paris pour 7 facs de médecine: avec la Réforme, toutes les facs de médecine parisiennes présentaient donc des candidats pour pharma, il a fallu répartir les places, et le numerus clausus pharma été sabré, il passe de 266 en 2010 à 190 en 2011 à Descartes.
Et pour couronner le tout, beaucoup de médecines ont choisi de présenter pharma en option, avec plus de chances de réussite vu le programme... - Au final, on se retrouve avec cette année 349 places en médecine, 190 en pharma, 39 en maïeutique, une quarantaine en dentaire et une vingtaine en kiné.
Le reste des candidats, rien du tout... - Ah oui, la passerelle vers la L3 est supprimée...
Si la sélection est certes indispensable pour conserver la qualité de l'enseignement, elle pourrait quand même être plus humaine... Au Québec ils y arrivent bien...