Quelques mois après son départ des Girondins de Bordeaux, Jean Tigana s’est livré dans un entretien fleuve au quotidien régional, Sud-Ouest. Extraits.
Michel Platini
Je suis fâché avec Platini parce que je n’admets pas qu’il ait pu soutenir la candidature de Domenech en 2004, alors qu’il m’avait toujours dit qu’il le trouvait mauvais. Mais voilà, Platini est devenu un politique…
Yoann Gourcuff
Avant le match à Paris, Gourcuff est allé voir Triaud pour lui dire qu’il voulait partir. Je lui demande pourquoi il veut partir, il me répond qu’il ne comprend pas le jeu, ne trouve pas sa place dans l’équipe. Je lui avais pourtant demandé, à son arrivée, où il voulait jouer. Je l’ai mis derrière les deux attaquants, selon ses vœux. Pour moi, cette histoire était réglée depuis la Coupe du monde. Mais Aulas a attendu le dernier moment pour conclure le transfert afin que l’on ne puisse pas recruter avec l’argent de la vente. Mais j’aurais préféré que Yoann me dise les choses franchement. Je comprends qu’un joueur puisse avoir envie de jouer la Ligue des Champions, de porter les couleurs d’un club ambitieux.
L’argent et le foot
Chez moi, la passion l’a toujours emporté sur l’argent. Je suis sidéré de voir que Nasri puisse éventuellement choisir Manchester City alors qu’il est convoité par Manchester United. Ou qu’à Bordeaux, un joueur préfère jouer en réserve, plutôt que d’essayer de devenir titulaire ailleurs. Pour moi, il n’y a pas de match. Personnellement, j’aurais pu gagner des fortunes si je l’avais voulu car j’aurais pu signer au Barça en 82, à la Juve en 84, à Tottenham en 86. Mais j’ai toujours privilégié l’amour du maillot. J’aimais trop Bordeaux pour partir