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Qui dirige l’Amérique ? Comment les décisions sur de « World Politics » sont elles prises ? Quels sont les réseaux d’influence des « nouveaux conservateurs », ou « neocons » ? Sont-ils d’ailleurs si « nouveaux » ? La première chose qui interpelle lorsque l’on commence à s’intéresser au sujet, c’est que tout comme leurs collègues anglais du « New Labour », ce parti n’a pas grand-chose de nouveau, si ce n’est le nom et un marketing relifté. Rumsfeld, Wolfowitz, Cheney, entre autres, tous ont servi, de plus ou moins loin, sous l’administration Reagan. Des politiciens tel que l’ancien Vice-Président (44ème) Quayle aux magnats de la presse tel que Steve Forbes, en passant par les pontes du renseignement tel que Woosley, ancien directeur de la CIA, tous font parti du club très fermé et pourtant si vaste et puissant des neocons qui dirigent, si ce n’est le monde, du moins les Etats-Unis. Certains, bien que « born-again », ne sont pourtant pas des enfants de cœur. Lewis Libby, avocat américain, secrétaire général du vice-président Dick Cheney et son assistant pour les affaires de sécurité nationale de 2001 jusqu'à sa démission le 28 octobre 2005 et un des neocons les plus en vue à l’époque, qui a suivi les enseignements de Wolfowitz à Yale, a par exemple été impliqué dans l'affaire des fuites concernant un agent de la CIA. Un jury le condamna pour parjure, obstruction à la justice lors de l'enquête d'un Grand Jury et faux témoignage lors d'une enquête fédérale, mais il fut gracié.
Autre point commun ? Ils sont tous membres de « think tanks » ou « réservoirs de pensée ». Ces think tanks ont pour vitrine la démocratie, la liberté, les affaires étrangères. Ils sont en fait tous des groupes d’influence, où les neocons réfléchissent à l’avenir du monde, et à l’organisation de leurs réseaux. Le Project for a New American Century, le Council on Foreign Relations ou encore le Center for Security Policy, tous ont le même but : promouvoir une politique conservatrice et les intérêts d’une diaspora déjà bien ancrée. Les neocons trust ainsi le Department of Defense (DoD), le State Department, et les organismes en charge de la sécurité nationale. Ainsi, quoi de plus normal que de retrouver les mêmes personnes, encore, à la tête de multinationales telles qu’Haliburton (pétrole), Lockheed Martin (armement) ou Raytheon (« Missile defense, intelligence, surveillance and reconnaissance; precision strike; homeland security and technical services »).
Finalement, il apparaît que les neocons ne sont pas si faciles à ranger dans des cases. Certains sont démocrates, d’autres républicain. Le lobby Israélien est extrêmement présent, à travers notamment le Jewish Institute for National Security Affairs (JINSA). Il y a pourtant aussi un musulman, et pas n’importe lequel, Zalmay Khalilzad, envoyé permanent à l’ONU. Casting parfait. Tout le monde est représenté.
La cartographie des think tanks que nous avons réalisé vous permettra d'avoir une vision d'ensemble des réseaux. (click dessus pour agrandir)