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C’est l’histoire d’un architecte…

Publié le 15 février 2008 par Frednetick

Un mec sans gros problème, peut être un peu ventripotent mais rien qui mette sa santé en danger. Un architecte comme on en rencontre beaucoup dans le cadre des marchés publics.

Un archi, en marché public ça porte bien souvent le nom de maitre d’oeuvre, par opposition au maitre d’ouvrage, la collectivité pour laquelle il va créer un ouvrage public.

Ces missions lui sont confiées au travers d’une procédure un peu particulière, celle du concours qui permet, parmi les candidats de retenir celui qui va répondre le mieux, en apportant une réponse “architecturale, technique et économique” au besoin exprimée par la collectivité dans un programme.

Grand moment de subjectivité, cette première phase est bien souvent la première marche de l’entube.

Se précipiter sur la suite (mais sans quitter cette page !)

Un archi c’est en général quelqu’un d’un peu artiste, parfois peu au fait des besoins spécifiques des collectivités, car voyez vous construire un point multi accueil ou une extension de gymnase n’est pas tout à fait comme construire une maison, les utilisations en sont bien différentes. Et parfois ça ne colle pas avec les délires désirs artistiques de nos Léonard en herbe.

Autre problème, celui du coût des travaux, et c’est un point majeur. Car en plus de produire des plans (d’abord des esquisses, puis des avant-projets en enfin un projet) il suit parfois la chose jusqu’au bout, coordonnant les intervenants avec l’entrepreneur.

Sauf qu’un projet doit être chiffré, c’est même l’un des éléments dont la personne publique ne peut se décharger (Article 2 de la loi 85-704 dite Loi MOP), c’est l’enveloppe financière.

Imaginons que notre archi, tout à l’euphorie d’avoir décroché un contrat, estime le coût des travaux nécessaires à la réalisation de son projet à 1.000.000 d’euros. Cette compétence d’évaluation est celle des économistes de la construction, un métier plein d’avenir qui est parfois assumé au petit bonheur la chance par notre ami architecte. Or on ne s’improvise par économiste de la construction, comme on ne joue pas avec une grenade dégoupillée, ce n’est pas conseillé.

C’est pourtant le point central de la question qui nous occupe, et qui me préoccupe. Notre chère, très chère profession libérale étant payée selon les termes de l’article 9 de la même loi selon les modalités suivantes

La mission de maîtrise d’oeuvre donne lieu à une rémunération forfaitaire fixée contractuellement. Le montant de cette rémunération tient compte de l’étendue de la mission, de son degré de complexité et du coût prévisionnel des travaux

Or la pratique assez douteuse est de fixer cette rémunération en pourcentage du montant des travaux, ce qui sans être illégal est fort spécieux.

Imaginons que notre Jean Nouvel de pacotille se mette le stylo dans l’oeil jsuqu’au nombril qu’il se regarde de façon soutenue. Mettons que le coût des travaux, une fois la procédure déclarée sans suite puis relancée, soit proche des 1.4 millions d’euros. Une petite bourde de 40%, pas grave, ce n’est après tout qu’un professionnel hein, on va pas lui demander la lune.

Imaginons qu’il prenne 10% du montant des travaux, soit 100.000€ dans sa prévision, et que le montant final soit proche des 1.4 millions. Je suis sûr que vous devinez ce qui se passe.

Monsieur demande une rallonge.

Vous me direz ben oui, les travaux sont plus chers ! Ce à quoi je vous répondrais que vous êtes complètement con. Car si le coût des matières premières augmente, et si les coûts salariaux augmentent, son travail à lui reste EXACTEMENT le même. Et quand bien même certains petits détails en viendraient à être modifiés, cela n’explique pas la rallonge.

Vous arbitrez Nadal/Djokovic en finale de Roland-Garros, vous prenez 100.000€, mais au dernier moment, pas de chance, Nadal se blesse et comme les réglements sont vachement bien fait dans la vie rêvée des anges, Federer, battu en demi par nadal est qualifié pour la finale. Il vous viendrait à l’esprit de demander une rallonge vous?

Vous vous demandiez où passaient vos impôts? Dans les rallonges des archis notamment.

Cacher cette brillante littérature


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