De : Hong-jin Na.
Avec : Kim Yoon-seok, Ha Jeong-woo, Yeong-hie Seo, In-gi Jung, Hyo-ju Park, Jung-woo Ha, Kim Yun-seok...
Genre : Thriller.
Origine : Corée du Sud.
Durée : 2 heures 03.
Date de sortie : 18 mars 2009.
Synopsis : Joong-ho, ancien flic devenu proxénète, reprend du service lorsqu'il se rend compte que ses filles disparaissent les unes après les autres. Très vite, il réalise qu'elles avaient toutes rencontré le même client, identifié par les derniers chiffres de son numéro de portable. Joong-ho se lance alors dans une chasse à l'homme, persuadé qu'il peut encore sauver Mi-jin, la dernière victime du tueur.
Bande annonce française
Juste pour informations, l'avis qui suis à été écris lors de la sortie en salles du film. Je le reposte ici car j'ai revu le film récemment et mon avis n'as pas changer à son sujet ;-) .
"The chaser" faisait partie de ses films qui me tenté bien. Je n'avais pas lu grand chose à son sujet, juste vu l'affiche que je trouvais intéressante mais j'avais tout de même envie de découvrir ce film. Cependant, le voir seul ne m'emballai pas trop alors lorsque Shin et Oreo m'ont proposé de le découvrir, je n'ai pas hésité une seule seconde surtout qu'hormis "The host" et "Deux sœurs" (à qui je reconnais des qualités tout de même ;-) ), je n'ai jamais été déçu à ce jour par un film sud-coréen.
Véritable chasse à l'homme dans les rues de Séoul, le scénario de ce film m'as littéralement captivé de bout en bout. Tandis qu'au début tout s'enchaîne très rapidement, on va vite se rendre compte de la complexité de cette histoire policière qui s'inscrit dans la lignée des meilleurs polars. Véritable course contre le temps, le film ne propose aucun temps mort. Même dans les scènes calme, la tension est à son comble et on n'as de cesse de se demander comment tout ça va se terminer. C'est assez ironique d'ailleurs car le scénario joue tout de même avec quelques facilités qui peuvent surprendre mais l'histoire arrive tout de même à nous amener là où on s'y attendais le moins laissant au passage de nombreuses questions sans réponses. Ce duel entre deux chasseurs d'un genre différent va se révéler passionnant mais va aussi permettre d'aborder le thème de la justice et de son efficacité. Le groupe de policier qui semble à la ramasse à côté de l'ancien flic, seul, qui va être beaucoup plus efficace montre quand même que chacun fait de son mieux afin de dénouer les nombreuses interrogations dans cette affaire. Très sombre, le scénario ne manque pas de touches comiques cependant qui sont loin d'être déplaisante et qui sont distillés par parcimonie avec une grande intelligence. En effet, alors qu'on pourrait craindre que l'humour dédramatise son sujet, ici, il nous sers juste à respirer quelques secondes avant de vite retourner dans cette tension et cette ambiance oppressante. On souris mais ce sourire est vite effacé par l'intrigue qui reprend vite le dessus avec ce suspense. On pourrait regretter que certaines questions reste sans réponses (quels sont ses motivations ? Comment il en es venu à être un serial killer ?...) mais il en est rien car cela accentue le fait que même après le générique de fin, on es encore dans ce film à faire nos propres hypothèses.
Bien qu'ayant déjà vu quelques films sud-coréen, la distribution de ce film est composé pour moi d'acteurs parfaitement inconnu. Je sais pas si ça fait le même effet auprès d'une personne qui connait mieux le cinéma coréen que moi mais en tout cas pour ma part cela m'as permis de vraiment rentrer plus dans le film sans que je repense à une interprétation dans un autre film. J'ai beaucoup aimé Kim Yoon-seok. Dans le rôle de l'ancien flic devenu proxénète, le comédien s'en sors à ravir. Distillant les principales touche d'humour dans le film de façon involontaire, son personnage est celui que j'ai trouvé le plus intéressant tant il est celui qui évolue le plus et qui montre le plus de sentiments plus ou moins bons d'ailleurs. Alors qu'au début, son personnage est assez antipathique avec son côté misogyne qui ne pense qu'à sa propre personne et à l'argent, il va évoluer et se découvrir peu à peu montrant que malgré ses défauts, avant d'être proxénète il était sans doute un bon flic doté d'une morale. Ici, on peut remettre en cause sa morale justement mais le fait que de tous les personnage du film ce soit lui qui va vouloir le plus retrouver Mai-Jin apporte beaucoup de poids à l'histoire. Le comédien est en tout cas crédible et assez charismatique, remplissant très bien l'écran. Ha Jeong-woo s'en sors lui aussi très bien dans son rôle de serial killer. Son personnage est sans doute le plus complexe de par le peu d'information qu'on a à son sujet (sans que l'on sache réellement si ces informations sont exacts). Dégageant une naïveté infantile au début du film, on peine à croire qu'il est l'auteur de ses actes abominables avant de le voir à l'œuvre. L'acteur réussi très bien à montrer les deux visages de sa personnalités alternant à merveille la douceur et la violence. C'est dans la violence d'ailleurs que le comédien va pouvoir nous montrer lui aussi à quel point il peut être charismatique et fait un très bon prédateur. Yeong-hie Seo joue très bien aussi même si on la voit beaucoup moins à l'écran. J'ai trouvé cette actrice convaincante même si je regrette (mais je le comprends vis à vis du scénario ;-) ) de ne pas l'avoir plus joué dans ce film surtout que vers la fin, elle m'as beaucoup touché. Parmi les rôles secondaires, celui que j'ai particulièrement aimé c'est la jeune Kim Yu-jeong qui est très émouvante dans son rôle de fille de Mai-Jin. On lui doit aussi quelques scènes humoristique mais lorsque l'horreur de la réalité vient frapper son visage d'enfant, on à l'impression que la jeune comédienne à pris en âge et nous offre un visage émouvant, trop adulte qui montre à quel point sa jeunesse vient de se briser en une nuit. Son jeu est certes pas aussi profond que ses homologues plus adultes mais j'ai tout de même beaucoup aimé sa prestation.
En plus du scénario, pour son premier long métrage, Hong-jin Na signe là une véritable prouesse visuelle. Très à l'aise avec sa caméra, le réalisateur vient de se glisser tout de suite dans ma liste de metteur en scène que je vais essayer de suivre tant j'ai aimé son travail. Visuellement, c'est parfait. La capitale coréenne est filmé de façon simpliste mais avec un réalisme saisissant. Dans cette fourmilière, on se sens rapidement claustrophobe. Comme si nous aussi on était une proie, on cherche un moment pour respirer mais la réalisation est telle qu'on est pris aux tripes dès la première seconde. Les décors sont magnifiquement exploités et jamais les signes chrétiens n'auront apporter autant de choses à un film. Avec ses croix représentés à plusieurs reprises (sans jamais chercher à nous convertir ou pas), cela apporte d'ailleurs une tragique ironique entre ce symbole synonyme d'espoir et la tragédie qui est en train de se dérouler juste à côté. Symbole aussi de rédemption, ces croix mais aussi tant d'autres éléments du décors nous montre un visage de Séoul que j'ai vraiment adoré. Loin de la carte postale, c'est très esthétique avec une mise en scène soigné qui joue aussi sur le paradoxe de l'ombre et de la lumière. La course poursuite à pied est aussi un bon exemple de la maitrise de la caméra du réalisateur qui va nous entrainer dans un labyrinthe citadin où le spectateur va lui aussi se perdre et s'essouffler accentuant encore un peu plus cette sensation claustrophobe. Pourvus de scènes sanglantes, certains plans peuvent choquer avec du sang qui peut gicler un peu trop toujours en essayant de viser un certain réalisme pourtant malgré la violence de certaines scène, c'est filmé parfois avec un côté poétique qui offre un nouveau paradoxe intéressant (l'utilisation des ralentis est très bien exploité tout comme le champs / hors- champs qui nous laisse imaginer ce que l'on ne voit pas). La bande originale est quant à elle excellente et joue un bon rôle aussi dans l'atmosphère générale du film.
Pour finir, vous l'aurez compris "The chaser" à été une véritable claque pour moi et ce hisse directement sur mon podium des films que j'ai préféré pour le moment en 2009. Toute proportions gardées (car les deux œuvres n'ont rien en commun si ce n'est un certain esthétisme), durant tout le film je n'ai pu m'empêcher de penser à "Seven". Je ne sais pas trop pourquoi car une nouvelle fois les deux œuvres sont différentes mais ce que je sais en tout cas c'est que je n'avais pas été autant pris par ce genre de polar depuis le film de David Fincher et rien que pour ça j'ai envie de dire merci à Hong-jin Na. Je conçois qu'on puisse dire que le film possède quelques lenteurs mais pour ma part, je trouve que ce sont des lenteurs justifiés qui servent le scénario. Le face à face entre Kim Yoon-seok et Ha Jeong-woo est en tout cas impressionnant. Une nouvelle fois, le cinéma sud-coréen m'as agréablement surpris (ils sont très fort pour ce registre cinématographique je trouve) et je recommande fortement ce film. Je ne comprend d'ailleurs pas trop pourquoi on n'en parle pas un peu plus dans la presse ou que les cinéma ne le mette pas un peu plus en avant (une semaine après sa sortie en salles, le film n'est diffusé que dans 52 salles à travers la France) car vraiment c'est le genre de film qui nous fait aimer le cinéma. En montrant une facette sombre de l'être humain, "The chaser" plaira en tout cas je pense beaucoup aux amateurs du genre qui trouveront tout dans ce grand film :-) .