Tata... ta robe m'a trahie, lâchée au moment où j 'aurais eu le plus besoin d'elle... Le vintage, c'est bien joli mais plus très solide.
Vous connaissez certainement ce cauchemar d'enfants dans lequel on se retrouve en slip devant la classe entière. Eh bien moi, c'est une chose similaire qui m'est arrivée, version voyageuse. Ce n'est pas une classe railleuse qui a profité de la vue de mon slip rose défraîchi, mais... un bus rempli d'autochtones. Ayant loupé l'arrêt (un malheur n'arrive jamais seul) et étant assise au fond (tant qu'à faire, que tout le monde en profite), j'ai traversé 2 fois le bus, une fois pour demander au chauffeur de s’arrêter, une autre pour aller chercher mon sac. C'est là qu'un touriste me tape sur l’épaule: « Hem... your dress is ripped »
Complètement déchirée, oui... une énorme fente de 30 centimètres, pile-poil au niveau du slip, c’était donc ça le « crac » que j'avais entendu en enlevant mon sac à dos avant de monter dans le bus.
Comme il m'en est arrivé bien d'autres et que je sais relativiser (mieux vaut que ça m'arrive avec de sinistres inconnus que je ne reverrai jamais qu'en plein cours avec des élèves à la raillerie desquels je serai confrontée tout le semestre), ça a été vite digéré.
Je remercie quand même la robe pour ses 3 mois de bons et loyaux services. Et t’inquiète Tata, elle ne finira pas dans une poubelle cambodgienne : je compte bien en inclure des lambeaux dans une œuvre en patchwork quand j'aurai appris à coudre.
Bref, arrivée à Kep en fanfare après 2 jours à Phnom Penh où je n'ai rien fait de notable à part racheter (et même négocier!) un nouvel appareil photo (dont je suis enchantée, de quoi me consoler pleinement de la perte -ou du vol, je ne saurai jamais- de l'autre) et prendre un bain de civilisation. J'ai même réussi à trouver des lingettes démaquillantes, c'est pour vous dire le niveau de développement de la ville.
A la vue de cette statue au cul nu, un des emblèmes de la ville, je me suis sentie moins seule et ai relativisé ma mésaventure.
Moi au moins, je peux m'en aller en courant et me soustraire aux railleries des djeunes à mobylette.
Cette antithèse de la Lorelei attend toujours le retour de son pêcheur de mari. Conseil de femme à femme : achète-toi un peigne et chante un coup, tu verras, ils accourront tous !!
Autre emblème de Kep : cette statue qui vous serre la pince à l’entrée
et vous annonce la couleur de ce que vous allez trouver dans votre assiette : du crabe, du crabe et du crabe (et aussi du poisson, des calamars, des crevettes...). Je me suis littéralement régalée, mamma mia... j'en ai presque pleuré tellement c’était bon.
centre névralgique du village : le marché aux crabes. Une enfilade de petits restaus les sert fraîchement pêchés.
le crabe au poivre de Kampot chez Kimly... un mythe. A côté, requin à l'ail et porc au gingembre, pas dégueu non plus.
la statue du roi Sihanouk juste à côté du marché aux crabes
Bonne bouffe, joli cadre, quelques rencontres (sympathiques au début, beaucoup moins après)... il ne m'en a pas fallu davantage pour me pousser à m'attarder 10 jours dans cette sympathique petite bourgade... et comprendre en même temps que la vie d'expat français dans un lieu où tout le monde se connaît (4000 habitants, plus petit que Verson-city!!), ce n'est pas fait pour moi. Les ragots, les rivalités, les bastons, l’impérialisme, le caractère borné voire despotique de certains... Je n'en dirai pas davantage n'insistez pas, je voulais juste souligner ce point négatif par souci de vérité : Kep c'est le paradis des vacances, mais pas de la vie quotidienne.
Je n'ai quand même pas passé tout mon temps à végéter gentiment à Kep. Dès le 2e jour, j'ai fait une excursion sur Koh Tonsay, l'Ile au Lapin... elle en aurait soi-disant la forme... avec beaucoup d'imagination, peut-être.
même ce truc 100% coquillages en vente sur le marché aux crabes ressemble davantage à un lapin
Après un aller sous la tempête,
petit garçon, ne me vomis pas sur les pieds...
j'ai dû attendre 2 ou 3 heures que la pluie se calme, à l'abri dans une petite gargote, en compagnie d'un sympathique couple de Français qui malheureusement regagnait la terre ferme le soir même.
On a quand même réussi à faire un petit tour dans notre nouvel environnement pendant l’après-midi. Paradisiaque à première vue...
un peu crado quand on y regarde de plus près.
Sur la plage abandonnés
Sacs plastiques et vieux déchets
Il n'existe aucun traitement des déchets dans le pays. Ne comptez pas sur le camion des éboueurs pour vous en débarrasser ! A chacun de gérer ses propres détritus. Ils sont en général entassés dans un coin (arrière-cour, terrain vague) et tout est brûlé, plastiques comme métaux...
Mais c’était le seul point négatif. Entre un vieux chargeur et une bouteille vide, j'ai vu mon premier concombre de mer :
Encore un coucher de soleil, en direct du hamac de mon bungalow cette fois-ci. Rien à faire, je ne me lasse pas.
J’étais la seule à passer la nuit sur l’île (qui ne propose pour l'instant qu'une quinzaine de bungalows rustiques), avec un expat allemand et ses 3 gosses, plus un jeune touriste khmer de Phnom Penh.
Je me désolais précédemment de Don Khong et de la dernière terrasse qui fermait à 20h23...
Là, ils ont attendu 21h pétantes pour me dire poliment de regagner mes pénates. Quel ne fut pas mon désarroi lorsqu'une minute plus tard, la seule lampe de mon bungalow s'est éteinte. La, on bénit la lampe frontale sans laquelle le brossage de dents et l'installation de la moustiquaire auraient été encore plus laborieux voire impossibles.
moment de grande solitude. Notez que la moustiquaire est assortie au slip cité au début de ce post.
La nuit n'a pas été aussi récupératrice que j’espérais. Certes je me suis endormie bercée par le bruit des vagues, sans les boules Quiès pour la première fois depuis longtemps... pour me faire réveiller à 4h par une tempête. Le vent soufflait dans le bungalow pas complètement fermé, faisant voler ma moustiquaire. C'est dans ces moments-là qu'on se sent un peu seul au monde...
Enfin bon, j'ai survécu jusqu'au retour à la terre ferme le lendemain matin :
Étant dans la région de Kampot, je pouvais difficilement échapper à la visite d'une plantation de poivre (ici, c'est à coups de « you want to go to pepper plantation ? » que te harcèlent les touk-touk et motorbike drivers). Ce qu'on ne sait pas, c'est que ces dernières se trouvent plus près de Kep que de Kampot (qui est aussi une ville).
En marchant vite, on pourrait prendre ça pour des vignes.
En ralentissant le pas, non.
on peut croquer dans ces grappes fraîches à pleines dents, ça n'arrache même pas la gueule, on ne sent que le subtil arôme.
La région est aussi le berceau du durian, je les ai vus pour la première fois dans l'arbre, dans le jardin de ma guesthouse, le « Tree Top Bungalow ».
je pouvais choisir celui que je voulais pour mon petit dej
Une dernière petite photo pour vous narguer, prise lors de mon petit dej sur la terrasse du Tree Top :
Vue sur la mer et les « tree top houses » qui ont donné leur nom au lieu, mais ne se trouvaient malheureusement pas dans ma gamme de prix (si encore j'avais eu quelqu'un pour partager, ça aurait pu être faisable). J'ai dû me contenter d'un rudimentaire bungalow, crapauds inclus dans le prix.