La soirée du vendredi commence par Battles. Emmenés par le batteur John Stannier, les Américains livrent un concert ahurissant. Rock, jazz, mais également musique électronique, ils ont la particularité de marier de nombreux styles à la fois. Imprévisible, inventif et totalement barré, le jeu de cette formation électrise sans grande difficulté le public. Ce concert restera d'ailleurs comme l'une des plus grosse claque du festival. Cette année, comme deux artistes se produisent quasi simultanément, la programmation impose des choix cornéliens. Entre Beth Ditto et Wu Lyf, j'opte pour l'énigmatique formation mancunienne. Le spectacle me laisse sur la faim. J'en profite pour avaler un kebab devant Beth Ditto, dont le show se révèle rapidement ennuyeux. De Metronomy je n'en garde aucun souvenir. Les Tryo sont bien les heureux auteurs de la véritable "Hymne de nos campagnes", dont les paroles se voient reprises en cœur par la foule. La venue de Paul Kalkbrenner se fait attendre. Fort de sa réputation, le DJ berlinois transforme la grande scène est un gigantesque dancefloor. Les watts et les basses claquent avec une précision rarement entendue aux étangs de Malsaucy.
Le lendemain, une seule idée en tête. Motörhead. En apéritif, Kyuss Lives ! (?). Dans ce groupe de rock barbu, le guitariste chevelu livre des solos qui se dégustent à la manière d'un verre de whisky avec glaçons, frais et bienvenu. Raphael Saadiq, grande classe, dynamique, pioche dans son répertoire les pépites souls calquées sur les standards des années 70'-80'. Sur la grande scène, les Motörhead, emmenés par le bassiste Lemmy, engloutissent de décibels les quelques dizaines de milliers de festivaliers réunis pour la grand messe du rock, tendance réactionnaire - à tout honneur. Ce que touchait le groupe se transformait en métal, si bien que les rayons du soleil en devenaient coupants. House of Pain prend le relais avec son rap-rock pour jouer le tube planétaire "Jump Around" et terminer sur des composition country signées Everlast. Avec Les Queens of The Stone Age, Josh Homme et son groupe font une prestation impeccable, presque romantique.
Dernière journée de festival. Fidèle à son habitude, Philippe Katerine interprète ses nouveaux titres à la délurée. De "Marine Le Pen" aux "Bisoux", le chanteur n'oublie aucun de ses classiques et reçoit des dizaines de bananes balancées sur la scène en guise de remerciements. Beady Eye, le nouveau groupe de Liam Gallagher sans son frère, ne me convainc pas vraiment. C'est mou, attendu et sans génie. Avec Arcade Fire, j'espère un regain d'intérêt pour une programmation que ne m'emballe plus gère. Installations gigantesques, écrans de projections géants, ils font dans la démesure. Alors, quand Win Butler se met à chanter on se dit que ça va être énorme. Pourtant, passés les tubes qui font plaisir, le concert prend une allure de best-of. Je finis par me rabattre au Cabaret New Burlesque de Philippe Katerine (X2), qui interprète sur la plage des tubes ringards, en compagnie des danseuses du film Tournée de Mathieu Amalric. Dans le calme et la décadence.
Le site des Eurockéennes
Un extrait du live de Battles :
BATTLES - Live (Eurockéennes 2011) par sourdoreille