La négociation entre les Dieux et Choublanc est dans l'impasse. Ce dernier demande, en échange du pétrole, à devenir immortel. Allant à l'encontre de leur déontologie, les dieux refusent et attendent le résultat des élections à venir. Étant en dictature, le résultat ne laissait que peu de doutes, jusqu'à ce qu'Horus entre en dissidence contre les lois divines. Le Dieu à tête de faucon veut intervenir dans la farce électorale afin d'avoir un moyen de pression sur ses congénères. Il va prendre possession du corps d'Alcide Nikopol, déserteur durant la guerre contre les Russes de 1993 et les Chinois et condamné à être envoyé dans l'espace en hibernation. Son engin va revenir s'échouer sur terre peu avant les élections. La coopération entre Nikopol et Horus va quelque peu modifier la kermesse électorale.
Cette critique du totalitarisme et de la guerre froide (l'état du monde de ce monde est la résultante de ce conflit qui aurait mal tourné) fait indubitablement penser au 1984. Comme dans le roman d'Orwell la dictature se passe dans un pays capitaliste qui sombre dans la dictature après une catastrophe. Mais Bilal inclut de nombreux éléments fantastiques avec les voyages spatiaux, la cohabitation extraterrestre et les dieux grecs. Un peu à la manière d'un Terminator (tous les deux ont été réalisés au début des années 80), il est amusant de voir des dates déjà passées (1993) qui prévoyait un futur où la technologie n'a dans la réalité pas eu cours.
Le graphisme est superbe avec des dessins détaillés et colorisés par le dessinateur lui même. Une belle réussite même si la fin ronronne un peu trop.
Cette bande dessinée regroupe les trois tomes de la série :
- La foire aux immortels (résumés plus haut)
- La femme piège (avec l'apparition de la beauté glaciale Jill Bioskop)
- Froid équateur (un dernier opus alambiqué qui s'essouffle)