Le chef de l'Etat s'est rendu hier au sein du parc naturel marin d'Iroise pour parler de la protection du littoral et de la mer. Une des préoccupations majeures de cette table ronde était le fléau des algues vertes qui envahissent les littoraux et pourraient représenter des risques pour la santé.
Depuis le début de l'année, plus de 20 000 m3 d'algues ont ainsi été ramassés sur les côtes du Finistère, soit environ le double par rapport à juin 2010. Pour les scientifiques, l'origine de cette pollution réside dans les déchets organiques des élevages qui produisent un excès de nitrates dans l'eau. Cependant, Nicolas Sarkozy a affiché son scepticisme : "Opposer agriculture et environnement, ça n'a pas de sens, parce que les agriculteurs sont les premières victimes du non-respect des règles environnementales."
Il a également déclaré : "Sur cette affaire d'algues vertes, il serait absurde de désigner des coupables, de montrer du doigt les agriculteurs qui font d'énormes progrès en la matière [...] Les agriculteurs ne sont pas coupables de choix économiques qui ont été faits il y a longtemps."
Le président a ensuite promis que l'État continuerait les actions de ramassage des algues vertes qui polluent le littoral breton et qu'il soutiendrait les projets de méthanisation agricole pour réduire les rejets d'azote à l'origine de leur prolifération. Et d'ajouter :"il y aura toujours les intégristes qui vont protester et on n'entend qu'eux. Plus c'est excessif, plus on leur donne la parole."
Un message peu subtil adressé à l'association Eau et Rivières de Bretagne qui s'était exprimée mardi 5 juillet dans une lettre ouverte au Président : "en laissant croire que la méthanisation du lisier, qui ne supprime pas l'azote, permettrait d'éradiquer les marées vertes, le président de la République abuse l'opinion et rend un bien mauvais service à la protection du littoral. Ce n'est pas en industrialisant davantage l'élevage breton que l'on répondra aux enjeux environnementaux et sociaux."
Une lutte qui ne fait que commencer pour l'Association qui n'est pas prête d'abandonner son " intégrisme "...
Laetitia Marcilhacy