Dijon vu par…

L’habituel « Dijon vu par… », au salon Apollon (hôtel de ville), vous attend jusqu’au 4 septembre. C’est un très bon cru cette année, à mon goût!

Le duo Fred Gagné-Aurélien Benoist est un expert en recherche artistique sur l’urbanisme. Ces deux jeunes gens ont porté leur regard sur un Dijon « par-delà ses frontières » . Frontières géographiques (la périphérie, l’excentré) et frontières temporelles (bâtiments en fin de vie ou oubliés, morts, ruinés…). Donc, nous sommes loin du centre touristique, propre et bon chic bon genre. Une friche, un cimetière de cabines téléphoniques, des vespasiennes taguées, un vieux centre commercial voué à la démolition…Voilà les tentacules de la cité. Belles dans leur nostalgie. Belles dans leur abandon. La ville qui s’effiloche…Sans lumières ni couleurs trop séduisantes. La ville qui est le personnage principal de cette expo, sans aucune présence humaine. La ville entité.

Intéressante approche plastique aussi, de la part du photographe Aurélien. Telles ces lignes avec lesquelles il a travaillé: courts de tennis vides, grillages, allées du Parc etc.

Et c’est comme si les photos (grand format, prises en numérique) nous jouaient une musique douce, un brin romantique, un brin tristounette.

Quant au peintre, Fred, il s’est emparé de photos (c’est son travail habituel depuis un certain temps) et leur a offert une dimension picturale, un changement de registre. Collages et ajouts à l’acrylique donnent une vision nouvelle de la ville. Elle perd sa réalité. Ou en retrouve une autre. Ces grandes toiles ont une attraction très forte.

A lire, l’excellent papier de Dijonscope du 27 juin et ses commentaires acides (un ou deux visiteurs qui visiblement ne savent pas trop ce que art veut dire) et le papier du Bien Public, dans Quartier Libre de vendredi 8 juillet, très inspiré du site de Fred Gagné.

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