Photo Bernardo Doral
Le choréographe Nacho Duato, né en 1957 à Valence en Espagne, a commencé sa carrière comme danseur. Après une formation à Londres (Ballet Rambert), à Bruxelles chez Béjart (École Mudra) et à New York (enseignements de Louis Falco et à l'Alvin Ailey American Dance Theater), Nacho Duato est engagé au Ballet Cullberg à l'âge de 23 ans. Il est alors remarqué par Jiri Kylian et danse pendant plusieurs années pour le Nederlands Dans Theater à La Haye.En 1990, il est nommé directeur artistique de la Compañía nacional de danza de Madrid. En 1999, il met en scène la production que le Bayerisches Staatsballet a eu l'excellente idée de reprendre à son répertoire, pour le plus grand plaisir du public bavarois, ravi de la note contemporaine que ce spectacle apporte.Vielfältigkeit. Formen von Stille und Leere Diversité. Formes du silence et du vide
Sur des musiques de Jean-Sébastien BachNacho Duato a conçu cette choréographie en 1999 à Weimar qui était cette année-là l'une des capitales européennes de la culture. Bach est la figure cenrale et ce n'est évidememnt pas un hasard que le spectacle ait été conçu pour Weimar puisuqe Bach y a longtemps vécu: de1708 à 1717. Il l était donc tout naturel qu'un ballet lui soit consacré. Bach y fut organiste à la cour du duc Wilhelm-Ernst, un luthérien austère qui laissa cependant toute liberté au jeune virtuose .C'est de cette époque que datent la majeure partie des grandes compositions de Bach pour orgue ainsi qu'une vingtaine de cantates.
La choréographie de Nacho Duato s'inspire de la vie et du travail du compositeur et explore sa musique au travers du langage de la danse contemporaine. Le choréographe espagnol a sélectionné 23 extraits des oeuvres de Bach, cela va des concertos brandebourgeois aux sonates pour violon ou contrebasse, des concerts pour orgues aux cantates. Dans son spectacle, la musique de Bach semble se matérialiser dans les coprs des danseurs. Un des danseurs incarne le talentueux compositeur tandis que les autres deviennent instruments, phrases musicales ou éléments de ses compositions. Ainsi de cette extraordinaire séquence où une danseuse se transforme en un violoncelle dont joue le compositeur. Les 23 séquences donnent l'occasion d'explorer la diversité des musiques de Bach et d'en interpréter les ambiances et les atmosphères. Magistral!
On peut aussi percevoir une certaine progression biographique dans la choréographie. La première partie du spectacle est plus jeune, enjouée, rythmée et dynamique, avec des moments d'humour irrésistible, alors que la seconde est plus méditative et suit le parcours de Jean-Sébastien Bach jusque dans les dernières années de sa vie et au moment de sa mort. Le silence devient alors assourdissant et fait place au vide. Les dernières années de la vie de Bach sont marquées par la perte de la vue, des opérations ophtalmologiques ratées et la cécité. Les relations de Bach avec les femmes sont également exprimées: Bach se maria à deux reprises et fut fort affecté par la mort de sa première épouse.
Mais même si on peut percevoir certains épisodes de la vie de Jean-Sébastien Bach, il ne s'agit plus d'une choréographie narrative comme on les concevait autrefois. Le spectacle ne raconte pas une histoire, mais étudie davantage des ambiances et des atmosphères, et travaille par évocations. Duato a notamment été formé à l'école de Maurice Béjart, Mudra, et on ressent bien l'influence de cette école qui a influencé de manière si significative la danse contemporaine et a éveillé ses élèves au développement d'un langage corporel qui devient sa propre référence.
25 et 27 octobre, 3 novembre 2011
3, 6 et 7 févier 2012
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Crédit photographique des photos du spectacle: Wifried Hösl