Bel été du Haut-Jura. Rose éclatant des massifs d’épilobes. Chardons bleus. Gentianes. L’odeur des foins. Promenades non pas mahleriennes ainsi que j’ai la manie de qualifier mes balades estivales mais, ces temps-ci, walseriennes.
Dans son roman Les enfants Tanner publié en 1907, Walser lance Simon, son personnage principal, grand marcheur lui aussi, sur un long chemin dans la campagne hivernale où il trouve le corps gelé du jeune poète Sebastian. Walser décrit le chapeau qui recouvre le visage du défunt.
Saisissante description lorsqu’on pense à la célèbre photo de Walser gisant dans la neige où l’on voit les pas qui s’arrêtent et le chapeau qui a roulé par terre. Jeune romancier, Walser fixe un instant qui sera celui de sa propre fin presque cinquante ans plus tard.