Fin janvier, Mme Blandin déposait au Sénat un rapport, "Risques chimiques au quotidien : éthers de glycol et polluants de l'air intérieur. Quelle expertise pour notre santé ?", (voir le précédent billet), après 2 années d'expertises et la collaboration de multiples intervenants.
Hier à Paris avait lieu la journée des rencontres scientifiques "Qualité de l’air & Santé" organisée par l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail.
« Nous passons plus de 80% de notre temps dans des espaces clos, qu’il s’agisse des transports, du bureau ou encore de l’habitat. Il est donc essentiel de se préoccuper de la pollution intérieure, générée par différentes sources et activités, qui affecte directement ou à plus long terme notre santé » c'est ainsi que Fabien Squinazi, directeur du grand Laboratoire d’hygiène de la ville de Paris, a ouvert cette journée.
Pointés du doigt notamment, l'ensemble des matériaux de construction, d'isolation, d'ameublement, de décoration ...
L'impact sur la santé est réel, direct ou a plus long terme sur la santé. Avec un constat partagé : l'augmentation très sensible des allergies respiratoires, légionelloses, tuberculoses, mais aussi hypersensibilité aux produits chimiques, asthme, et cancers. (Source : Développement durable, le journal)
Mais où se cache cette pollution à la maison ? :
Dans la pièce de vie
- Votre tapis, votre moquette ou vos meubles en panneaux de bois agglomérés peuvent dégager du formaldéhyde.
- Si vous fumez, rappelez vous que la fumée de cigarette, contient 4 000 substances chimiques dont 40 sont soupçonnées d’être cancérigènes, qui restent piégées dans la moquette, ou dans les fibres des tissus.
- Les bougies, bâtons d'encens peuvent relâcher du plomb et des composés organiques volatiles dont des particules fines.
- Vos animaux sont également une source importante de contaminants biologiques (de poussière, de moisissure et d'allergènes)
Dans la cuisine et dans la salle de bains
- Si la pièce reste humide, la moisissure et les mauvaises odeurs s'installent avec.
- La cuisine au four au gaz dégage du monoxyde de carbone, de l'oxyde d'azote et des particules fines.
- Vos meubles de cuisine sont fabriqués à partir de panneaux de bois aggloméré qui contiennent du formaldéhyde et cause des malaises ou l'irritation.
- Et évidemment, les produits d'entretien ménager conventionnels contiennent des produits chimiques irritants faciles à inhaler. Regardez les étiquettes
- Supprimer tous les aérosols qui dégagent des produits chimiques faciles à inhaler.
Dans le garage
- Si votre voiture démarre dans le garage, vous êtes susceptible d'inhaler des émissions de produits chimiques issus de la combustion avec des gaz qui vont s'infiltrer dans la maison. Surveillez la fuite d'un réservoir à essence qui diffuse des vapeurs toxiques et nauséabondes.
- Coté bricolage, les pots de peinture, de solvants, de pesticides, de cires... relâchent des vapeurs toxiques et des composés organiques volatiles (COV).
- A la chaufferie, les appareils de chauffage à l'huile ou au gaz peuvent relâcher du monoxyde de carbone s'ils ne sont pas bien entretenus, ou des particules fines, (poussière et cendre) pour les poêles à bois.
Rappelez vous que le meilleur moyen de réduire la pollution est d'appliquer au quotidien la règle de 3 R : Réduire, réemployer et recycler.
- Réduire notre consommation car la fabrication de tous les produits que nous achetons consomme de l’énergie et des ressources.
- De multiples composants sont nécessaires pour créer le produit mais aussi son emballage (matières plastiques avec des cires et des réserves d'huiles restreintes, carton avec l'abattage des arbres, aluminium qui provient de mines de bauxite et qu'il faudra acheminer au préalable, polluant au passage, ...)
- Opter pour des grands flaconnages familiaux plutôt que des petites bouteilles individuelles qui sont à l'origine d'un vrai gaspillage de ressources et d'énergie pour leur fabrication mais aussi leur recyclage.
- Si possible, préférer les produits fabriqués ou cultivés localement (ils n'auront déjà pas pollué au passage dans les multiples transports).
- Acheter des produits biologiques; ils sont cultivés sans l’apport de pesticides et ne contiennent pas de contaminants chimiques.
- Choisir des produits réutilisables et recyclables, pour donner une 2 ème vie aux emballages (et limiter tout achat de produits jetables : assiettes en papier en verre en polystyrène)
Alors, vous la voyez comment maintenant votre maison ??