Il est certain que l’histoire de ces deux tourtereaux, aussi convenue et rapportée par une production classique, ne ferait pas un pli. Je t’aime, moi non plus, et puis basta. C’est pourquoi le film d’animation prend le relais et pendant un certain temps, j’ai cru que la recette parfaitement maîtrisée par nos deux réalisateurs, Fernando Trueba, et Javier Mariscal , allait nous régaler.
Que nenni. La faute à un scénario dont la minceur, appauvrit un récit déjà bien rachitique. Il y a une histoire d’amours contrariées et puis pas grand-chose. Les décors sont admirables et l’animation s’accorde parfaitement aux couleurs de la nuit, celles des rues mal famées et des tripots où le jazz coule à flots.
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Ce qui sauve le film : la musique aurait pu en être le véritable moteur. La bande son principalement du à Bebo Valdés, à qui est dédié le film, est un régal. Sans être spécialiste on se prend à tapoter du pied sur un mambo d’un orchestre cubain, alors que Cole Porter donne le la de cette musique américaine qui commence à déferler sur l’île de Fidel.
Une passerelle est jetée, deux mondes vont se rejoindre, et le jazz coulera à flots. Mais le flot est interrompu par les sempiternels égarements de nos tourtereaux. Moderato sur toute la ligne, tempo compris, quand l’histoire de la musique américano-cubaine prend son envol. Ah il est question d’une révolution, on interdit la partition yankee (c’est l’ennemi..) et flop, triple flop. On ne fait que passer, effleurer, pour mieux conter fleurette.
En fin de compte un bon scénariste et un réalisateur ad hoc pourraient reprendre l’histoire de « Chico et Rita » avec quelques comédiens triés sur le volet, et de vrais musiciens : ça nous ferait du cinéma !