L'Argentine a connu ses années folles. Un temps où Buenos aires était le lieu de rencontre des traditions locales mais aussi du swing, du Charleston, du Dixieland, du jazz manouche. C'est dans ce maelström, ce puissant tourbillon de joie de vivre, cette agitation musicale, que Juan Carlos Caceres a appris son art. « Noche de carnaval » rend hommage a ce mélange des genres, sans bandonéon pour renforcer le symbole, avec violoncelle, saxo soprano et clarinette basse. La belle tragédie de la milonga, de la mirga et du tango toujours mais fourbit. Un métal brut frotté délicatement jusqu'au clair. De sa voix paolo contesque, lyrique et rauque, l'auteur-compositeur-interprète-peintre-professeur d'histoire de l'art, installé en France depuis 35 ans, poursuit sa quête des origines de la musique argentine, celle noire du Rio de la Plata en particulier. On pleure et c'est une habitude mais on sourit et ça c'est moins commun. "C'est dans les origines que se trouve la modernité".